I. NAISSANCE D’UNE VOCATION ET PREMIERE MISSION DE LA CONGREGATION
Élisabeth Docquier fondatrice des Sœurs Franciscaines du Règne de Jésus-Christ disait vécu un fait apparemment sans importance bouleversa tout. Un jour qu’elle sortait de la messe à Chimay, une dame l’aborda et lui dit : « Allez donc à Macon et établissez-y une école pour les petites filles » Une autre personne , sans rapport apparent avec la première, lui dit un peu plus tard, la même suggestion. Était-ce un signe du ciel ? »
« Iphigénie et ses compagnes avaient assez le sens de l’Église pour sentir qu’il leur manquait là quelque chose d’essentiel : le rattachement à l’une des grandes familles et traditions religieuses de l’Église : bénédictine, dominicaine ou franciscaine par exemple » Elle choisit donc la solution franciscaine . Elle manifesta ses sœurs appelées en ce moment là « Filles de la Croix » le désir de faire venir une sœur franciscaine pour les former à l’esprit de saint François… Iphigénie pensait aux Clarisses, puisque, même sans attendre l’avis officiel de l’évêché, elle se rendit à Cambrai en France et obtint de l’abbesse des Clarisses d’avoir à Macon deux religieuses dès que Tournai le permettrait. « En 1833, Monsieur Petit était devenu curé de Macon et fit la demande à Tournai. En voici le texte qui n’est malheureusement pas daté :
« A Messiers les Vicaires Généraux de Tournay, le siège étant vacant, Les soussignées Iphigénie Docquier, Victor Duby, Adèle Fontaine et Cécile Colinet, domiciliées à Macon très respectueusement que s’étant réunies dans l’intention de former une maison religieuse, ayant employé à diverses reprises, les prières, les jeunes et autres moyens ordinaires pour connaître la volonté de Dieu, elles persévèrent dans leur ancien désir de pratiquer la pauvreté de saint François d’Assise et à cette fin d’embrasser la règle de sainte Claire, reformée par sainte Colette…. …elles demandent de pouvoir ajouter au règlement ordinaire des Clarisses que deux sœurs puissent tenir une classe d’externes pauvres et autres , qu’elles puissent aussi continuer les conférences spirituelles qu’elles ont coutume de donner le dimanche aux jeunes personnes et aux dames vertueuses de la paroisse, aimant à entendre parler des choses de Dieu….
Avant de vous faire des demandes, Messieurs, les suppliantes ont cru bon de se rendre chez les Clarisses de Cambrai avec lesquelles elles étaient en rapport, pour demander si elles obtiendraient de la Supérieurs son règlement et une des filles pour les former à la vie religieuses, et mettre la maison sur un bon pied. Elles ont eu le bonheur de réussir au-delà de leurs espérances, vu que cette digne et charitable Mère leur a accordé sa propre Mère Vicaire et une autre sœur… Enfin, elles vous supplient de leur accorder comme dernière grâce de fixer le jour de leur prise d’habit au 4 octobre prochain, fête de saint François d’Assise.
Iphigénie accepte et demande de suivre la Règle de Sainte Claire en attendant toute décision définitive. Ce qui lui es permit le 22 septembre 1834, mais sans prendre l’habit des Clarisses. Et à propos de l’obéissance Mère Elisabeth n’avait rien d’un caporal. Mais en certains cas, il suffisait qu’elle frappe dans ses mains pour ramener le silence et l’Ordre qui pouvaient être troublés par les menus événements de la vue quotidienne. « il est étonnant qu’il faudra attendre le 21 septembre 1920 pour que le Ministre général des Franciscains agrège à Rome la Congrégation des Franciscaines de Macon au grand Ordre de saint François.
»
« Six ans plus tard L’évêque de Tournai, approuvait la nouvelle dénomination de Franciscaines du règne de Jésus-Christ ( 9 février 1926). Ce titre correspondait non seulement à ‘idéal des Sœurs, mais aussi au titre de Jésus Christ Roi que le pape Pie XI venait d’inspirer au culte et à la dévotion des chrétiens , et qui frappa si fort l’esprit des catholiques belges. »
II. MISSION INTER GENTES ET AD GENTES
Les Constitutions des Sœurs FRJC disent à l’Art 75 : « … Des sœurs devrons être prêtes à êtres volontaires et libres pour tout quitter et aller annoncer l’Évangile jusqu’aux confins du monde et de l’incroyance malgré les risque à prendre ». ( Const Gen frjc)
Selon la spiritualité des Sœurs Frjc « Quand les Sœurs vont par le monde, qu’elles ne se disputent pas, qu’elles n’aient pas de querelles de mots et qu’elles ne jugent pas les autres, mais qu’elles soient aimables, pacifiques et modestes, douces et humbles, parlant à tous honnêtement, comme il convient » (Cfr Direction spirituelle Art 28. ( cfr aussi Reg B 3, 10-11, Reg TOR 20,30 frjc)
« Les Sœurs, qui toutes ont reçu la grâce d’être apôtres, peuvent envisager leur apostolat de deux manière : Ou bien ne faire ni procès, ni dispute, être soumises à toute créature humaine à cause de Dieu et confesser simplement qu’elles sont chrétiennes, ou bien, si elles voient que c’est la volonté de Dieu, annoncer la Parole de Dieu » ( Cfr Direction spirituelle des frjc, art 28 )
Voici ce que disent les statuts des Sœurs FRJC du Congo : Art, 65 §2 « Nous partageons obligatoirement nos activités apostoliques avec notre fraternité. Le regard de nos yeux sur notre apostolat nous ouvre à L’Esprit et nous donne courage et nous assure bon discernement. Toutes nos activités apostoliques, tous nos envois en mission nous sont donnés par nos Supérieurs régionales et locales. Avec elles, dans un dialogue franc et ouvert, nous en faisons l’évaluation et si nécessaire le réajustement. » (Stat. Reg. Frjc )
Art 71 : « Nous vivons notre mission franciscaine de manière variée :en fraternité, par une vie de prière et de pénitence, par l’accomplissement fidèles des taches domestiques,dans tous les lieux où nous accomplissions humblement nos taches professionnelles et pastorales. » ( Const Gen frjc)
Tenir compte des autres : « Pour ce qui est de la nourriture, Mère Élisabeth , fille d’un hôtelier, avait fait vœu de ne manger ni viande, ni poisson, ni chocolat, et de ne boire ni vin, ni bière, ni liqueur et pas même de café.. … elle ne pouvait imposer les mêmes rigueurs aux Sœurs, et c’est pourquoi, dès qu’il fut question de fonder une communauté, où le principe est de « faire comme tout le monde », l’Evêque avait dispensé Mère Elisabeth de tous ses vœux privés. Mais elle s’arrangeait pour user le moins possible de la dispense… »
Premier élan missionnaire pour les sœurs du franciscaine du Rjc
« Cet élan missionnaire allait bientôt se concrétiser par l’envoi, en 1935 , des premières Sœurs u Congo Belge… Cet établissement de Sola ( Nord Katanga) était une réponse au grand appel missionnaire de Pie XI »
« Mais la vie va plus vite. La Mission d’Afrique prospérait tandis que les vocations en Belgique, pour le sœurs de Manage comme pour tous les autres Institut. Ainsi le besoins se fit-il sentir de donner aux Sœurs africaines de plus en plus nombreuses dans trois diocèses du Zaïre et des pays voisins, le droit d’envoi des usages particuliers correspondant à leur mode de vie locale et à leur culture africaine. Ce qui imposait de séparer en deux régions la Congrégation des Franciscaines du Règne de Jésus-Christ. Cette division, qui maintient intacte l’unité de la Congrégation, fut décidée au Chapitre Générale le 17 juillet 1986 et approuvés par Monseigneur jhean Huard , évêque de Tournai. En même temps et par la nature des choses, la chapitre de 1986 décidait que la Congrégation demeurée unique et indivisible passerait du régime de droit diocésain ( dépendance de l’Évêque de Tournai) au régime de droit pontificale ( dépendance directe de Rome)
Dans les statuts des Sœurs Frjc Art 67 il est dit : « Dans certaines circonstances, du jugement de nos Supérieures régionales et locales, certaines d’entre nous pourront vivre l’itinérance » (Stat. Reg. frjc)
Il est important que la Supérieure régionale garde un contact régulier avec les Sœurs en dehors des limites de Région ( province) . Ainsi, favoriser la collaboration entre le milieu où travaille la Sœur en mission et sa région
Les constitutions générale à l’ Art 67 disent : En réponse à des besoins particuliers d’évangélisation, à des appels exprimés et motivés par des sœurs, présentés par la Supérieures régionale, la Supérieure générale en accord avec le Conseil général, peut autoriser de nouvelles formes de présence évangéliques parmi les pauvres, qui s’inscrit dans la finalité originelle de l’Institut » ( Const Gen frjc)
Déjà en famille Mère Élisabeth « Elle catéchisait les enfants du village et pour les préparer à la communion, elle utilisait des images de grand format, sur la passion de Jésus, sur le ciel, l’enfer, les vices et les vertus , héritières des méthodes d’autrefois et orientées déjà vers les grands thèmes de la prédication franciscaine : le Christ et son imitation. Comme alors la scolarité n’était ni obligatoire , ni même organisée, il n’était pas question que les enfants aient des livres de catéchisme et les commentaires des tableau de mademoiselle Doquier constituaient une pédagogie solide. Tout venait de sa foi et sa foi venait toute de sa famille » p 8. ( frjc)
Pauvreté et charité
Dans la Communauté des Sœurs Franciscaines du Règne de Jésus « On vivait d’une grande pauvreté, qui ne venait pas seulement de difficultés passagères. Mais dans le véritable esprit franciscain, on ne faisait pas de réserves et on vivait quasi au jour le jour. C’est ainsi qu’une fois, la Sœur cuisinière se vit tout à coup à court de légumes. A l’improviste, il nous arriva une pleine charretée envoyée par un bienfaiteur inconnu, et comme il manquait dans la caisse 2 F.80 pour payer le port, une personne qui passait par là, les donna. La pauvreté n’empêchait pas la charité. Un jour, Mère Elisabeth fit donner à une maman de sept enfants le pain du repas de la communauté. La pauvreté ‘était pas plus tôt repartie qu’Adèle Docquier, une des filles restées à Chimay, arrivait en carriole avec du pain pour les Sœurs…
Détail curieux, Mère Élisabeth n’aimait pas les chaussures bien cirées. Qu’elles fussent propres, cela suffisait bien pour respecter le seigneur à la Chapelle. ». Pour se connaître mutuellement, pour s’enrichir à partir de nos expériences franciscaines nous sommes appelés à : Créer des moments de rencontre fraternel : à certaines circonstances, que les Sœurs habitant des Fraternités non éloignées créent l’habitude de se réunir pour partager les moments de joie comme de peine.
La pastorale des malades
Selon les statuts Art 60 des Sfrj: « Nous annonçons le Christ historique et glorifié, nous adorons le Christ eucharistique, nous accueillions le Christ mystique qui vient à notre rencontre dans « le plus petit des frères » qu’il soit enfant, jeune, adulte ou âgé, qu’il soit bien portant, malade, blessé, rejeté, écarté ou exclu. Nous sommes tout particulièrement attentives aux blessés de la vie » (Stat. Reg. Frjc)
Une sœur vient entrer du nom de Marie-Françoise : « Elle fut suivie de Persévérante Bourgeois. L’avis de la communauté fut unanime pour ne pas l’accueillir parce qu’elle était de santé trop faible. « Préparez une cercueil, dit une sœur, car il faudra l’ensevelir bientôt ! » « Eh bien, ma Sœur, on préparera », répartit Mère Élisabeth. Persévérance fit profession à 24 ans le 4 septembre 1838 et mourut en 1856 : le linceul avait attendu 18 ans ! C’est d’ailleurs cette Sœur qui soigna Mère Élisabeth quand elle devint paralysée et impotente.
St François dit : « Heureux celui qui aimerait autant un frère malade et incapable de lui rendre service, qu'un frère bien portant qui peut lui être utile. Heureux celui qui aimerait et respecterait autant son frère quand il est loin de lui que lorsqu'il est avec lui, et qui ne dirait pas derrière son frère ce qu'en toute charité il ne pourrait pas dire devant lui ». (Adm. 25)
Mère Elisabeth Doquier « avait voulu que toute la Congrégation fut une congrégation occupée à la pratique de la charité sociale, dans un pays relativement pauvre, notamment dans l’enseignement, l’éducation des enfants et le soin des malades à domicile ».
La pastorale auprès des femmes et des jeunes filles.
Art 27 : « Mère Élisabeth Docquier, notre fondatrice remplie de zèle pour annoncer l’Évangile de la paix s’appliquait en toute humilité et en toute joie à témoigner de l’amour de Dieu en actes et en paroles, autour d’elle tout particulièrement auprès de ses sœurs, des enfants et des jeunes de Macon. (cfr Direction spirituelle frjc)
« Depuis des mois, mère Élisabeth était paralysée des jambes et on devait la transporte r dans un fauteuil roulant. Elle vivait à l’infirmerie mais se faisait porter à la chapelle où elle passait de longues heures en adoration ».
IV. COLLABORATION AVEC LES LAICS
Art 68 : Là où nous collaborons étroitement à l’évangélisation avec des laïcs, nous aurons à cœur de les éveiller à la spiritualité franciscaine car c’est à la manière de saint François que nous annonçons le Royaume. Si des laïcs désirent partager notre spiritualité, nous les aiderons avec une attention spéciale pour qu’ils soient imprégnés de l’esprit authentique de notre famille » ( Const Gen frjc)
Frère Marcel Tshikez, ofm