29 July 2014

Message final du Congrès (Mission et Évangélisation) 2014 « Va, répare ma maison »


Chers frères et sœurs, pace e bene! 

 

L'appel du Crucifié  fait à  Saint-François dans la petite église de San Damiano, «Va, répare ma maison!, a sonné continuellement à nos oreilles, durant  ce premier Congrès international pour les Missions et l'Évangélisation de l'Ordre des Frères Mineurs. Et c'est précisément ce «  Va ! » que nous, les participants à cette réunion, nous désirons ardemment nous approprier en ce temps particulier de notre histoire et de le  partager avec vous, chers frères et sœurs de la grande Famille franciscaine. 


Nous nous sommes rencontrés à Carmelo Sassone, Rome, du 18 au  28 mai 2014, pour accueillir les défis actuels, approfondir et réfléchir sur la mission évangélisatrice pour nos temps,  afin de les revivre selon notre identité et la nouveauté  que l’Esprit Saint anime en nous. Dans la prière et les célébrations, nous avons renforcé notre fraternité et partagé de nombreuses expériences nous réjouissant aussi  de la présence du Ministre général et ses frères du Définitoire. 


Nous étions  environ 150 participants, Frères Mineurs,  quelques sœurs  franciscaines et quelques laïcs, provenant de 30 pays divers  des  cinq continents, réunis par le Ministre général Michael Perry et  accueillis par les frères du Secrétariat général  pour les Missions et l'Évangélisation, qui ont organisé le Congrès. 


Nous avons voulu  commencer la réunion en la présence du Christ eucharistique pour l'adorer, le remercier pour le don de notre vocation et de lui demander  sa présence miséricordieuse  entre nous. Nous avons été guidés par le thème «Identité et nouveauté» de notre mission dans l'Eglise et dans  l'Ordre, et invités à faire  ressusciter en nous cet élan évangélisateur auquel nous avons été appelés  avec notre vocation. 


Nous sommes conscients que nous sommes aujourd'hui comme  François que le monde attend, ce  François  que le Crucifié veut envoyer à réparer la domus des hommes et des femmes d'aujourd'hui, en revenant à la source pour récupérer la fraîcheur de l'Evangile, le seul capable de nous rendre créatifs, de nous inspirer de nouvelles formes d'expression,  signes éloquents et les paroles appropriées à notre monde. 


Pendant les jours du Congrès, l’exemple de notre frère Giacomo Bini nous a toujours accompagné, lui qui a été  récemment appelé par notre sœur la mort pour jouir  de cette bonne nouvelle qu'il a témoigné et prêché avec passion. Son rapport, qu'il avait préparé pour nous, a été distribué come testament d'animation  de la vie et de la mission de toute notre fraternité. Sa présence dans la communion des saints nous a donné le goût de la tendresse et de l'inspiration vivante avec laquelle il a enrichi nos réunions. Que  son souvenir  soit  une grande  bénédiction dans la vie qui continue ...


Le Congrès s’est penché sur la vive  dynamique  de nombreux rapports sur différents aspects de la mission évangélisatrice,  des ateliers thématiques, des tables rondes, des témoignages, des moments de prières quotidiennes, des célébrations et des temps de fraternité. La combinaison de l'identité-nouveauté de notre mission d'évangélisation nous a continuellement stimulés à chercher cette identité en fuite, dans notre propre  charisme qui consiste à vivre la validité permanente de l'Evangile dans tous les lieux et dans différentes situations  de  l'histoire. 

 

11.  «  Va ! ».


1.1.  Va ! 


L'appel d'urgence de Jésus, une fois adressé à Saint-François, est maintenant adressé  à chacun de nous. Dans l’aujourd’hui de notre histoire le lieu  où le Seigneur nous a placés, cette sortie dynamique de nous-mêmes c'est  l'obéissance que nous voulons donner  avec  un enthousiasme renouvelé au Seigneur. Notre engagement est de surmonter ces tentations qui nous empêchent de garder vivant en nous un cœur qui écoute, et aller vers les horizons indiqués par le  Seigneur. 

Nous voulons être une oreille  d’écoute, un cœur qui écoute quotidiennement le Seigneur qui nous parle. C’est seulement en écoutant que nous pourront parler. C’est seulement en étant avec lui que nous pourrons partir. Et partir avec joie de l’Evangile. 

 

1.2 Viens ! 


A la parole du Seigneur, qui nous demande de partir, nos oreilles entendent l'appel du peuple qui ne cesse de dire à chacun de nous: «Viens! ». Pour saint François ce fut  le lépreux, ce furent les pauvres, ceux qui étaient loin de Dieu ou qui ne le connaissaient  pas encore. Aujourd'hui, le  monde  implore notre présence  simple et pacifique , car nous retournons sur les rues où les gens marchent,  dans les quartiers périphériques abandonnés, dans les aréopages où les foules, même sans le savoir,  ont faim de  Dieu. Nous voulons obéir à ce cri, sachant que c’est encore le Seigneur qui  nous appelle à partir de sa présence mystérieuse dans les pauvres de notre temps. Nous nous engageons à vaincre cette autoréférentialité qui nous rend totalement sourds au cri du Seigneur qui nous appelle dans  le pauvre. 


Dans un monde où le prochain semble mort, nous voulons récupérer cette culture de proximité  qui signifie demeurer au milieu des gens, pour apprendre le langage, leurs angoisses et leurs  aspirations profondes. Nous voulons revenir à être inter gentes, frères du peuple et apprendre de nos maitres  qui sont les pauvres. 

 

1.3 Allez


Notre pape, grand évangélisateur et grand missionnaire, avec force  et  passion nous pousse à aller au-delà du confort qui emprisonne  les pieds de l'annonce. Il  nous invite à la conversion pastorale qui veut mettre l’aller à la place du rester et de l'attendre. Comme un nouveau saint François, lui le premier nous donne l'exemple, non seulement par les paroles, mais par des gestes  évangéliques qui savent parler aux cœurs des hommes et des femmes d'aujourd'hui. Des gestes qui sont des encycliques lues et comprises par tous!  Quel enthousiasme que suscite dans le monde la personne du Pape! Quand il parle de l'Eglise en sortie , nous nous sentons appelés à être un Ordre en sortie, itinérant pour marcher sur les routes du monde comme  frères mineurs, avec un cœur  tourné vers le Seigneur, ouverts  et accueillants envers tous, en particulier  envers ceux que la mondialisation de l’indifférence jette en marge de la vie. Notre aller dans la simplicité, confiants  en la Providence, est déjà une  évangélisation, même sans paroles: Aller à évangéliser et, si nécessaire,  même avec des paroles! Nous ne devrions pas avoir peur, parce que nous sommes une Fraternité des frères et des sœurs, des religieux et religieuses et des laïcs : l’appartenance  à la même grande Famille nous donne la force et le courage, nous fait vivre la richesse de la pluralité  et la complémentarité des dons,  nous fait admirer avec  étonnement la beauté d'un charisme qui est perpétuellement nouveau, quand il est vécu ensemble  avec passion. 


Notre aller ensemble, comme une famille, pourra faire croitre l'esprit de la  fraternité universelle au milieu des  hommes et  des femmes de notre temps. L'annonce faite dans la fraternité est  comme une forte calamité, capable d'attirer au Seigneur tous ses enfants. 

 

2.  .... Répare ...


2.1 Dans ton intérieur

 

Dans les jours du Congrès, nous nous sommes rendus compte que la première réparation commence au sein de notre vie personnelle et communautaire. Pour le reste, nous le savons bien  que nous devons être évangélisés pour pouvoir  évangéliser, et c'est pour cette raison que notre vocation est d'être toujours disciples-missionnaires. Nous  sommes convaincus qu’ avant toute parole de Dieu, nous parlons avec Dieu: c'est lui qui nous forme avec sa Parole, en nous  illuminant de l'intérieur, et c'est lui qui nous convertit à travers les événements salvifiques  que nous rencontrons chaque jour. Nous  sentons un fort besoin d'une bonne formation intellectuelle, afin de donner une raison de notre espérance face aux  défis, toujours  plus complexes de notre temps. Plus nous réparons notre cœur, plus nous pouvons être des réparateurs de notre monde, en travaillant pour la justice et la paix, pour la sauvegarde de la création, pour tout ce qui est sorti comme une bonne chose des mains de Dieu et que l'arrogance et la cupidité du monde tendent à ruiner. 


Nous voulons le dire avec force: la nouvelle évangélisation ne sera possible que si nous serons  de nouveaux évangélisateurs, au cœur ouvert à cette formation permanente  qu’est la conversion quotidienne capable de nous rendre nouveaux. C’est de  cette façon seulement que nous pourrons  observer le saint Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ, pour le donner  à notre tour, comme et avec Saint-François. 


2.2  Dans votre intérieur  

 

La réparation regarde aussi la Famille franciscaine dans son ensemble. Une fraternité qui vit bien sa vocation est la première annonce importante de l'Evangile. Notre mission évangélisatrice a son cœur dans notre vie fraternelle, faite des relations intenses et vraies, rendue efficace par le mystère pascal qui nous fait continuellement nouveaux dans  la fraternité. Nous ne sommes pas une fédération de moi, nous sommes des  appelés - convoqués. Quand nous vivons notre vie comme  frères et sœurs,  autour de  nous s’émet une lumière de fraternité, capable d'illuminer  et d'attirer. C'est une lumière qui parle, qui va directement au cœur de notre peuple. 


Réparer, alors, notre fraternité, signifie travailler  d'abord  dans notre maison, en reconnaissant humblement nos fautes et en demandant  pardon  de cela à nos frères et sœurs. Cette même attitude veut aussi s’adresser à tous  ces peuples à qui, à travers l'histoire, nous avons de l’une ou de l’autre manière offensé ou négligé. Nous devons toujours garder à l'esprit que la première sortie missionnaire est  celle de l’ouverture d'un  frère à l’autre, d’une  sœur à l'autre. Sans cette réparation ad intra, nous ne serons pas en mesure d’accomplir aucune réparation ad extra, nous ne pouvons pas guérir les divisions, les inégalités, les haines et les guerres qui sont dans le monde. Mais il y a une autre réparation, à laquelle notre Ordre depuis de nombreuses années est en train de consacrer  une attention particulière : c’est la réparation qui concerne les structures, à la fois mentales et matérielles, celles-ci  aussi sont à convertir chaque jour.


 Aujourd'hui plus que jamais, les structures parlent, sont éloquentes et indicatives; pour cette raison, elles  doivent être converties à la pure transparence de l'Evangile. Nous ne pouvons pas prêcher une parole  qui se contredit avec les structures qui disent le contraire. La réparation des excès des  structures  qui parlent contre la minorité, qui masquent la simplicité de l'Evangile ou qui alourdissent l’aller lancé par l’annonce,  devient nécessaire pour nous, si nous voulons être crédibles. Un choix courageux de la pauvreté ouvrira mieux notre esprit et notre cœur à l'obéissance à Dieu, aux frères et aux sœurs, nous aidera à parcourir des chemins inconnus plus adaptés au climat culturel actuel, nous donnera des yeux de sympathie envers  tous, nous aidera par une critique potentielle, à  un discernement plus  profond et plus efficace. 


Nous devrons continuer dans ce travail d’ ablatio (à enlever), indiqué par Benoît XVI, qui  consiste en un nettoyage continu de tout ce qui empêche Dieu de parler et de se montrer; de tout ce qui cache la force du Crucifix! Nous ne voulons pas nous leurrer: tous les travaux de taille coutent des sacrifices et des souffrances; mais nous ne devons pas  nous en affliger, parce que la taille apporte toujours une nouvelle vitalité et  des germes de  résurrection. Descendre avec le Christ vers sa kénose,  signifie se trouver unis à lui dans sa résurrection. 


2.3Dans le monde. 

 

La mission de la réparation confiée par le Crucifix de Saint-François, s’étend à la  maison du monde, de tout le monde, sans limites et sans distinctions de peuples, de races, de langues et de religions. Notre monde brisé nous appelle par nos reconstructeurs: où est la haine, que je mette la paix! ». Il nécessite la capacité à être des bâtisseurs de ponts, des pontifes: « là où il y a la division, que je mette l'unité! ». Il nous appelle à oindre avec le baume de la réconciliation : « là où est l'offense, que je mette le pardon! ». Avec les mains désarmées  et pauvres, mais riches du don de Dieu, nous sommes appelés à construire la civilisation de l'amour, où tous les peuples  participent et où la présence de Dieu devient une garantie du bien  pour chacun. Ainsi  nous implorerons, avec l'Eglise, la maison et école de communion, la venue du Règne de Dieu.

 

Nous voulons apporter au monde  l’Evangile sine glossa , annonçant le Crucifié  et ressuscité, qui a voulu  mourir par amour pour nous et qui nous accompagne maintenant dans notre pèlerinage terrestre. Avec l'exemple de saint François devant nos yeux, nous nous proposons  d’être des semeurs infatigables de l'Evangile de Jésus,  des annonciateurs de la repentance qui devient miséricorde d'un souhait qui se fait une salutation de paix. Nous entendons ainsi susciter une culture fraternelle  de rencontre à l’intérieur d’une multiculturalité  de notre temps, et de promouvoir le dialogue avec tous : comme forme courtoise  d'évangélisation, où le respect et l’espoir  envers l’autre, la reconnaissance  en lui de la présence de Dieu, la foi dans les possibilités humaines et le don de Dieu, la recherche sereine de la vérité, constitue une vraie évangélisation  réciproque.

 

33.   .... ma maison. 


3.1Maison de sympathie 

 

Notre regard envers  le monde, comme  franciscains, est un regard de sympathie. Nous sommes convaincus que Dieu est présent dans ses enfants, même quand leur visage est marqué par les limites et le péché. Notre sympathie est le fruit  de la prise de conscience que le Seigneur ressuscité vit et travaille sur les routes du monde, accompagnant chacun de nous avec sa présence victorieuse et rassurante. C’est la sympathie qui  sait reconnaître toute la création comme un ostensoir au centre duquel se trouvent la beauté et la bonté de Dieu; qui peut voir la terre mère comme un immense sacrement de la  puissance créatrice qui fait des merveilles autour de nous. Dans cette maison, qui est le monde entier, nous  désirons être un chant de restitution au Seigneur pour tous les biens donnés, en invitant tous à la louange et à l’action de grâce au Seigneur unique bien.


Nous exhortons tous les frères à redécouvrir la voie  pulcritudinis comme un moyen efficace d'évangélisation : toute  notre histoire est une merveilleuse symphonie de la génialité artistique mise au service de l'Evangile pour le bien de nos frères et sœurs rencontrés dans les lieux les plus divers du  monde ; qui,  avec de la musique, qui, avec le chant, la poésie et le théâtre, qui, avec la sculpture et de l'architecture, qui, avec la fantastiques   créativité  pastorale des formes populaires de dévotion, des générations entières des frères   ont exhorté le peuple de Dieu et le peuple de chaque culture à la louange de la beauté de Dieu. Nous voulons aussi répéter ce que saint François a chanté sur le mont Alverne : « Toi, O Dieu, tu es beauté! ».


3.2   Maison de la Miséricorde 


La sympathie franciscaine se dirige  particulièrement là où l’homme et la femme sont reconnus  comme  des images de Dieu,  même  quand  ces images sont entachées par le mal. Saint François nous rappelle que facere paenitentiam est  facere misericordiam , nous aident  à voir le mystère de Dieu caché en chaque être vivant. Aujourd'hui, surtout,  dans notre monde si enclin au jugement facile, à l’imagination et  à la condamnation, nous voulons apporter la  miséricorde dans les consciences blessées, dans les familles divisées, dans  les sociétés fragmentées, dans les désastres  économiques,  dans les  perturbations écologiques, dans les pays en guerre. Nous devons toujours rappeler que chacune de notre évangélisation est le fruit  de la sequella Christi: ils sont nos pas  sur les traces du Christ pour le rendre présent, pour nous permettre de parler de Lui, c'est  en étant en conformité  avec le Seigneur  que nous pouvons aider nos frères et sœurs à se former à son Evangile. 


Nous voulons rendre nos maisons ouvertes à l’accueil à la mesure de l'étreinte du Crucifié: dans les paroisses,  dans les écoles, dans les sanctuaires, dans l’accueil  des  pauvres et des désespérés, dans le monde juvénile. Poussé par François, alter Christus, nous voulons tous prêcher humblement avec  les œuvres avant de prêcher  avec les paroles ! 


3.3   Maison de la prophétie 


Le Seigneur nous envoie dans le monde entier, pour donner le témoignage  de sa voix, par la  vie,  les paroles, qu'il n'y a pas d'autre Dieu sinon lui seul, vivant et  ressuscité  parmi nous, jusqu'à la fin des temps. Nous pourrons  aider le monde à se transformer dans  la maison de Dieu, seulement  par la pratique de l'amour. Seul l'amour, en fait, rend Dieu présent parmi nous. Pour cela,  invoquons l'Esprit du Seigneur pour qu’il nous accorde toujours sa sainte opération. Sans Cet Esprit qui fait de nous des tabernacles de l'amour, où Dieu lui-même vit et travaille, il appelle et convertit, nous remplit de lui-même, nos stratégies pastorales, les multiples activités apostoliques et toutes  les diverses formes de prédication servirait très peu. 

Pour pouvoir entrer au milieu  des gens de notre monde, nous devrons surmonter ce christianisme sociologique qui a échoué presque partout, nous devons nous habituer à une Église particulière sans vision et sans pré-éminence, nous devrons  surmonter ce sens de puissance et l'arrogance du rôle qu'une certaine culture religieuse avait fait et avait développé. 


Nous ne voulons   pas revenir en arrière, nous ne voulons pas devenir statut  de sel! Au contraire ; nous voulons écouter l’appel fort du Pape qui nous veut prophètes-consacrés, afin de réveiller le monde du sommeil des idoles, prêt à incarner la catégorie évangélique du levain et du sel. 


Nous devrons toujours nous considérer comme l’humble  l'âme chrétienne  qui vit dans le corps du monde, et de redécouvrir les valeurs humaines de tendresse et d'amitié, comme points d'entrée pour tous. Comme la fraternité universelle, habituée à  parler plusieurs langues, nous voulons savoir dialoguer avec chaque peuple et chaque culture, apprenant avec  respect le langage de notre monde, de manière à y vivre avec l'Évangile que nous avons reçu. A côté de nos frères et sœurs qui vivent souvent le drame d'une sécularisation inhumaine  et d’exclusion  institutionnalisée, nous voulons vivre l'espérance chrétienne à travers des formes de solidarité et de charité fantaisistes et créatives, dénonçant l'économie inique , qui met à genoux le monde et marginalise des pays entiers, contraignant  des millions de personnes à immigrer sur la planète d'une par à l’autre.


 Nous devons être la voix de Dieu au milieu du monde, annonçant  sa parole, en la proclamant  par le témoignage de vie et la force de la fraternité par  une voix qui s’adresse à  chaque type d'injustice, de pouvoir inique , de maux sociaux qui détruisent la dignité de chaque personne et qui porte  atteinte à la vie de la planète. À la maison de Dieu, qui est notre monde si merveilleux et pourtant complexe et contradictoire, nous avons l'intention d'offrir la grâce de l'Esprit qui est en nous, la joie qu’à notre tour  avons reçu, avec l'exemplarité d'une vie sobre et joyeuse, détachée d’idolâtrie de l'argent.  Cette gratuité infuse en nous et que nous célébrons, c’est cela que nous voulons offrir  à cette maison.


Nous voulons dire à chacun : Jésus-Christ t’aime, il a donné sa vie pour te  sauver, désormais il est  vivant et marche à côté de toi pour te  soutenir, t’illuminer et te  guider ! Une telle annonce, nous voulons la faire ensemble, comme Famille franciscaine et avec tous ceux qui ont reçu la grâce d'être chrétiens; nous entendons, en particulier, faire usage de la précieuse et complémentaire collaboration des laïcs, et de travailler pour valoriser ce génie féminin souvent laissé dans l'ombre du  passé. Ensemble, nous pourrons présenter le Christ tout entier qui a voulu être bien reconnu dans la communion de l'amour. 

 

Conclusion. 

 

Chers frères et sœurs, à la fin de notre Congrès, nous avons découvert que l'identité est exactement la nouveauté de notre mission évangélisatrice. Notre identité la plus profonde est la vraie nouveauté que le monde attend, et les nouveautés que nous ferons fleurir sont dans l'identité de notre charisme,  continuellement à ressusciter à travers  la conversion personnelle et fraternelle, à travers  la célébration joyeuse du Seigneur et de témoignage envers tous.


Les nouveaux saints papes Jean XXIII et Jean-Paul II,  grands évangélisateurs de notre temps, nous tracent le chemin sûr pour notre marche, pour notre vie et  notre mission, et nous suggèrent ceci: regardez le monde avec amitié et annoncez  avec courage à tous et que tous ouvrent  les portes de leurs maisons au Christ, vraie richesse et le sens ultime de toute existence. 


Le Pape François  dont l’exemple  brillant  a toujours été présent dans notre congrès nous pousse fort : Allez, laissez-vous  attirés par les mineurs. Qui d'autre va prendre soin d'eux? Vous êtes les Frères Mineurs pour les mineurs de notre temps! Avec la  puissance de l'Evangile dites leur qu’aux yeux de Dieu ils  sont si importants et si précieux!


Saint-François, qui est devenu entièrement  langue d'évangélisation, parce que tout  en lui  parlait  du Seigneur qu'il tenait fixe dans son cœur, nous exhorte: Gardons sa présence comme demeure  permanent en nous ;  il sera une maison du souffle missionnaire seulement s’il est  au centre de notre maison, ouvert à tous! 


Chers frères et sœurs de la grande Famille franciscaine: Partons ensemble pour réparer la maison du Seigneur !


Frère Marcel Tshikez, ofm

 

28 July 2014

VATICAN : Le Pape François a nommé un autre évêque franciscain


Mgr Tadeuz Kusy, ofm


Après la nomination récemment du Fr. Vincent Zungu (ancien définiteurs pour l’Afrique), nommé évêque du diocèse de Port Elizabeth en Afrique du Sud, le Saint Père a nommé le Père  Tadeusz Kusy, O.F.M., comme évêque coadjuteur du diocèse de  Kaga-Bandoro en République Centrafricaine. Ce diocèse a les caractéristiques suivantes : superficie: 95.000; population: 251.000; catholiques : 91.961; prêtres: 20; religieux: 20). Le nouvel évêque élu est né en  1951 à Cieszyn (Pologne), il a émis ses vœux perpétuels  dans l’Ordre des Frères Mineurs et a été ordonné prêtre en  1974. 

·         De 1976 – 1979 il a été vicaire paroissial à  Katowice; aumônier des étudiants ; 

·         De 1979 – 1980 il a été vicaire paroissial à  Kinkondja (Diocèse de  Kamina) en  RD Congo; 

·         De 1980- 1987 Maitre des Novices à Mbujimayi (Diocèse de Mbujimayi) et à Lukafu (Diocèse de di Kilwa-Kasenga) toujours en RD Congo; 

·         De  1989 – 2000 il a été curé à  Obo (Diocèse de Bangassou) en République Centrafricaine

·         En  2001 curé  a.i. à  Rafai (Diocèse de  Bangassou) en République Centrafricaine;  

·         En  2001 Maitre des Postulants  et chargé de la formation à  Bangui (République Centrafricaine);

·         De  2003 - 2007 Responsable  de la commission diocésaine pour la Vie consacrée, à Bangui

·         De 2004 - 2007 Membre du conseil des consultes de l’Archidiocèse de Bangui; 

·         En  2009 Membre du conseil des consultes de l’Archidiocèse de Bangui.

 

Le Père Tadeusz Kusy, 63 ans,  vit en Centrafrique depuis 25 ans.  Signalons que son diocèse de Kaga-Bandoro, située à 350 Km de la capitale, est un carrefour incontournable pour les différents acteurs du conflit en cours, sur la route vers le Tchad. Ce jeune diocèse est dirigé depuis près de dix ans par un salésien belge, Mgr Albert Vanbuel, qui avait récemment annoncé son intention de démissionner l’année prochaine pour atteinte de la limite d’âge. Fin 2013, il avait été empêché par les belligérants de se rendre à Bangui. Cette affaire avait défrayé la chronique. Au cours des derniers mois, selon la presse locale, il a tenté tant bien que mal de jouer les médiateurs, en l’absence de toute autorité publique, aussi bien auprès de la Séléka que des anti-Balakas. Mgr Vanbuel est respecté même par ceux qui sont en conflit. 

Missionnaire en Centrafrique depuis 1994, Mgr Vanbuel est le cofondateur de deux maisons salésiennes dans son pays d’adoption qu’il décrit comme une des nations les plus pauvres de la terre, alors qu’elle ne manque pas de richesses : minerais, diamants, bois, etc. Des richesses qui pourraient la rendre prospère, a-t-il expliqué lors de son passage à Rome au mois de mars, mais qui, au contraire, sont à l’origine de guerres et de violences, avec un dessin d’expansion islamique. 80% des rebelles viennent des pays voisins, avait-il encore indiqué, dans des propos rapportés par l’agence salésienne ANS. 

Dans son diocèse, la pauvreté est extrême ; les jeunes désœuvrés sont facilement portés à la violence ; les distances, l’insécurité sociale et le manque de moyens de transport rendent les mouvements difficiles. Mgr Vanbuel voudrait que l’Eglise locale s’émancipe et devienne africaine. Mais un long travail de formation reste à faire.

 

Message du frère Marcel TSHIKEZ, ofm, au nouvel évêque THADEUZ KUSY, ofm

Frère Thadeuz Kusy, ofm

Fr. Thaddée Kusy, ofm, c’est avec une très grande joie que nous avons appris votre nomination comme évêque coadjuteur du diocèse de Kaga-Bandoro. Au nom de la Conférence Franciscaine Africaine (secteur Mission et Évangélisation)  et en mon nom propre,  je tiens à vous présenter mes félicitations les plus sincères à l’occasion de votre nomination comme Évêque coadjuteur du diocèse de Kaga-Bandoro . Je sais que vous portez pendant plusieurs années l’Afrique dans votre cœur, l’Afrique à laquelle vous avez dédié une grande partie de votre vie. Que Dieu vous bénisse dans cette lourde charge pour le salut des hommes nos frères  et pour sa plus grande gloire !

 

Fr. Marcel Tshikez, ofm

Délégué ME pour l’Afrique

Sacre du Frère Vincent Zungu, ofm

Mgr Vincent Zungu, ofm

Le Fr Vincent Zungu, ancien définiteur pour l’Afrique a été sacré évêque le 28 juin 2014 en Afrique du Sud. Le nouvel évêque du diocèse de Port Elizabeth a été sacré dans le palais dédié à Nelson Mandela. Des milliers des personnes ont rehaussé de leur présence à cette liturgie présidée par l’Archevêque de Cape Town, Mons. Stephen Brislin, et concélébrée avec tous les évêques de l’Afrique du Sud et des régions environnantes: 20 évêques. Parmi les évêques franciscaines il y avait la présence du cardinal  Fox Napier et l’Archevêques de  Pretoria William Slattery qui a prêchée. Il y  avait tous  les prêtres et les séminaristes du diocèse, la famille franciscaine  de la Province de Notre Dame Reine de la paix d’où provient fr. Vincent et tant d’autres frères venus de diverses parties de l’Afrique. De Rome est venu le Ministre général Fr. Michael A. Perry,  le Définiteur général pour l’Afrique  fr. Nicodeme Kibuzehose et le Secrétaire Général pour les Missions et l’Evangélisation Fr.  Massimo Tedoldi. En première ligne il y avait la maman de  fr. Vincent avec quelques membres de la famille que le nouvel évêque a voulu présenter à toute l’assemblée a tutta l’Assemblée. 

 

Sa devise épiscopale choisie est : « Ut unum sint » (« Que tous soient un »), écrites en 4 langues : latin, anglais, afrikaans et xhosa. A la fine de la célébration, le Fr.  Michael  a souhaité au nouvel évêque de vivre son ministère épiscopal  avec les caractéristiques qui l’ont toujours animé: un frère mineur simple, joyeux, bon avec tous. Puis, au repas du soir, dans un climat familial, le  fr. Nicodeme, définiteur pour l’Afrique a donné, au nom de toute la Fraternité franciscaine, les statuts de quelques saintes franciscaines à placer dans sa nouvelle Maison pour invoquer leur protection sur les frères.

 

Frère Marcel Tshikez, ofm

 

Visite du Ministre général Mickael Perry en Afrique


Frère Michael Perry, ofm

Le vendredi 20/06/ 2014; le ministre général de l’ofm, le  Fr. Michael Perry  a rendu une visite de courte durée (quelques heures), mais profonde aux Frères franciscaines de Bukavu dans la Province St Benoît l’Africain en RD Congo. Le ministre provincial, le Fr. Alex Ilunga Mikombe s’est rendu spécialement  à Bukavu pour cette rencontre. Le Vicaire Provincial, le Fr André Murhabale était sur place. Ainsi le Fr Alex, son vicaire et les frères et sœurs de la  Famille franciscaine ont accueilli avec joie le Ministre général qui était accompagné du Définiteur général pour l’Afrique, le Fr. Nicodème.  

                                                  

Le cortège s’est ensuite rendu  au Postulat de Nyantende où le Ministre général a béni tous les frères de la Province. Dans son mot de circonstance, le Ministre général a invité tous les frères à se rendre fraternellement des services pour le bien de l’Eglise et du monde entier dans un amour fraternel tout en restant obéissants aux  supérieurs des communautés et aux provinciaux ; il a invité aussi les frères à l’humilité radicale:" Nous devons nous lavez les pieds" comme l’a voulu saint François lui-même, a-t-il souligné. 

 

Ensuite, le Ministre général a exprimé son désir de voir un jour se réaliser le rêve de l’Ordre qui souhaite que le Scolasticat St Jean XXIII de Kolwezi devienne un jour un Centre international de formation théologico-philosophique pour les pays francophones d’Afrique.

 

La journée s’est clôturée par un repas fraternel dans la grande salle du postulat. La délégation a quitté Nyatende à 17h15’ vers le  Rwanda où elle était aussi attendue. Les deux pèlerins (Ministre général et le définiteur général pour l’Afrique) sont arrivés à Butare chez les Frères à 21h00. Le lendemain, ils ont  continué à Gitega. Mais à 15 ou 20 km avant d'arriver à Gitega, ils ont connu un accident. Le  Frère Joseph, burundais qui conduisait la double cabine est montée sur le bord assez haut de la route et le véhicule  est tombé sur le caniveau de la même route les 4 pneus en l'air. Dieu merci: pas de mort, pas de cassure....Le Ministre Général a été blessé sur la main droite et le genou gauche mais pas profondément et ils sont bien arrivés à Nairobi. Le 27/06 c’était prévu le voyage vers l’Afrique du Sud et le  30/06  retour  à Rome.

 

Frère Marcel Tshikez, ofm


Mission er Évangélisation : congrès de Rome 2014


Le  1er Congrès international du Secrétariat Général pour les Missions et l’Evangélisation  ( SGME) s’est déroulé à Sassone, Rome, du 18 au 28 mai 2014.Environ 150 frères y ont participé (plus quelques sœurs et laïcs de la Famille Franciscaine), de 100 Entités de l’Ordre, en provenance de 50 pays. Le thème du Congrès, “Vade, repara domum meam” ( « va et répare ma maison »). Identité et Nouveauté  dans la mission évangélisatrice de l’Ordre. Ce thème a  été abordé soit par les conférences, soit par les rapports des experts ou des témoins, discuté ensuite dans les 6 Ateliers et finalement synthétisé dans le message final qui porte le même titre et qui s’adresse à toute la Famille franciscaine.

 

Les objectifs du Congrès fixés par le SGME ont été atteints de manière positive: célébrer la rencontre des Frères du monde, en partageant la richesse des différentes cultures et des diverses formes d’évangélisation; approfondir l’identité et la nouveauté de la mission évangélisatrice de l’Ordre; indiquer des moyens et des modalités pour renouveler la mission évangélisatrice dans les Entités; offrir au Chapitre général de 2015 (et aux Entités) quelques propositions concrètes pour relancer le dynamisme missionnaire de l’Ordre en en ravivant l’enthousiasme. Sur le site de l’Ordre, il est possible de consulter cette riche bibliothèque de la mission évangélisatrice de l’Ordre (www.ofm.org) , répartie à travers les conférences et visant l’usage du point de vue thématique (l’évangélisation selon le pape François, dans l’esprit de saint François et dans notre histoire, le Dialogue, la Minorité, les Nouvelles Formes de vie et mission, la Mission partagée ...). L’abondance des photos et des vidéos aussi, à charger du site, témoigne de la richesse de ce grand événement pour l’Ordre. La satisfaction des participants fut grande, en particulier des Secrétaires provinciaux pour les missions et l’évangélisation. La joie fut surtout celle du partage de la vie et du travail pastoral dans des contextes tellement différents, qui a constitué une grande richesse à partager avec tous. Les moments de récréation n’ont pas manqué, durant lesquels chaque Conférence a recréé le climat de la propre culture pour offrir aux autres, à travers des chants, des danses, le don de simples petits objets d’artisanat et la gastronomie. En terminant le Congrès, le Message final lance un appel à toute la Famille franciscaine pour qu’elle mette en pratique dans la vie toute l’abondance des indications reçues[1]

 


[1]  texte tiré de Fraternitas vol XLVII de juillet 2014