23 December 2012

« L’Afrique sous les douleurs de l’enfantement »



 Message du Fr. Marcel Tshikez, délégué de la Conférence franciscaine africaine ME à l’occasion de la fête de Noel 2012 à  toute la famille Franciscaine d’Afrique et tous  les hommes et femmes de bonne volonté.

Chers Frères et Sœurs,

Que le Seigneur vous donne sa paix !


1. Introduction


C’est Noël, « le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous »    (Jn 1, 14). Dieu  s’invite dans nos cœurs et nous invite dans son cœur. Mais il nous laisse libre dans cette double invitation: « Voici que je me tiens à la porte et je frappe: si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi » (Ap 3, 20). Qui peut ne pas ouvrir sa porte quand il sait que Celui qui frappe vient  lui donner  plus que ce qu’il a toujours cherché ? Qui peut ne pas être heureux quand il sait que Celui qui  est né est  la vraie  réponse et la solution à tous ses problèmes ? Les anges ne pouvaient se taire. Ils ont entonné le gloria pour cette merveille (Lc 2, 13-14) ; et nous, comme « Porteurs du don de l’Évangile », sommes appelés à l’annoncer à toute l’humanité en paroles et surtout en actes.   

 

2. L’Afrique sous les douleurs de l’enfantement

 

L’Afrique est sous les douleurs de l’enfantement, il  ne faut pas qu’elle fasse une fausse couche, mais qu’elle enfante une nouvelle Afrique où il fera beau vivre. Il faut que la naissance du Messie entraine la renaissance de l’Afrique. Pour cette renaissance il est nécessaire que nous-mêmes africains prenions en  main et avec courage le destin de notre propre continent qui saigne. En effet, le sang des fils et filles d’Afrique continue à couler au profit des  puissances de ce monde qui veulent bafouer l’image sacrée de Dieu dans l’homme pour des intérêts égoïstes. L’Est de la République Démocratique du Congo, le Soudan,  l’Égypte, la Tunisie, la Lybie, le Nigeria, le Mali, la Côte d’Ivoire etc. en sont des témoins.

 

Certaines régions d’Afrique continuent à devenir le théâtre des violences qui s’enchaînent  dans un système d’engrenage conçu et entretenu volontairement par les puissants de ce monde au détriment des pauvres sans défenses qui meurent dans la douleur du  silence; pourtant pour eux aussi Jésus est né. Cette année encore, certains enfants devenus fatalement  orphelins ne pourront plus dire à  leurs parents: «  Bonne fête papa ! Bonne fête maman !», pourtant Jésus est né aussi pour eux.  Il y a  tant de victimes traumatisées par des violences, privées de la joie de Noël et pour qui aucun son de cloche de Noël ne se fait plus sentir.  C’est au milieu de ces  nouveaux aréopages  que le Christ nous attend, car il y est crucifié de nouveau. Il appartient à nous tous d’êtres les parents, les amis, les  frères et sœurs de ces pauvres et  être pour eux des porteurs de joie et  de la paix du Christ. Nous portons souvent  avec  fierté la croix du Christ à nos cous, il nous faut à présent porter le coût  de la croix du Christ à nos cous et dans tous les coups de la sequella Christi. Que chacun cherche comment  se priver de son avoir, de son être, de son temps, de ses honneurs… pour donner un peu de joie à ceux qui sont à coté de lui et qui gisent dans la tristesse ou qui pleurent, pour que les cloches de Noël sonnent dans leurs cœurs et découvrent aussi  la joie de Noël et la bonté de l’Emmanuel.  Pour cela, que chaque frère, chaque sœur soit bienfaiteur, bienfaitrice de la paix. Que ceux qui peuvent jouer des médiations pour réconcilier les peuples, les parents, les frères et les sœurs, les amis… n’hésitent en aucun moment de le faire et  qu’il ne ratent pas les opportunités qui s’offrent à ce sujet, et cela en commençant par nos propres Fraternités, nos propres familles.

 

3. Famille africaine à l’image de la Sainte Famille

 

Dieu a voulu naitre dans une famille humaine pour honorer et sacraliser la famille. L’ Église d’Afrique se veut une église-famille à l’image de la Sainte Famille de Nazareth. Chaque fois que la famille est menacée c’est la Sainte Famille qui en ressent la première les coups. A l’heure actuelle, la famille composée d’un homme, d’une femme et des enfants est menacée par des idéologies négatives. Il nous faut ouvrir l’œil et le bon. Il nous faut conserver notre identité africaine et nos valeurs africaines. Ne soyons pas distraits,  regardons bien les signes des temps et  interprétons-les  à la lumière de l’Évangile (cf. GS 4). Dans ce système de mondialisation où nous nous retrouvons, des idéologies  fastes et néfastes traversent frontières, mers et océans et   arrivent petit à petit  en Afrique par la force et la puissance de la communication mondialisée (Internet et Télévision…). Le Ministre Général dit : « Nous devons réserver une attention particulière au monde des communications sociales, un domaine dans lequel s’entrelacent tant de vies, tant d’interrogations et de doutes ». Ainsi, j’en  appelle à tous les frères et sœurs d’avoir le sens critique et un bon jugement  face aux medias,  à ne pas être extincteurs de la foi catholique mais des défenseurs de cette foi en paroles et surtout en actes. 

 

En ce moment où l’Église a besoin d’un nouvel élan missionnaire,  l’Église d’Afrique en a encore besoin d’avantage. Dans cette perspective, je souhaite que  nous puissions armer fortement nos frères et sœurs africains des connaissances et valeurs  culturelles africaines, afin que la tradition africaine et le message chrétien inculturé résistent à toutes influences négatives  étrangères et que soient sauvegardées les  valeurs africaines où un homme n’épouse pas un homme et où une femme et n’épouse pas une femme.  Pour y arriver il appartient à chaque chrétien de suivre fidèlement l’enseignement de l’Eglise, de discerner et ne suivre que les pasteurs du Christ qui transmettent l’enseignement authentique reçu des Apôtres ; car aujourd’hui tant de pasteurs, tant d’hommes d’Église utilisent le Saint Évangile, mais prêchent un autre évangile que celui du Christ. En effet, «Le sécularisme, l’indifférence et le relativisme ont envahi totalement la vie de tant de baptisés, de prêtres et de consacrés, au point que ces attitudes ne sont plus seulement une menace extérieure mais aussi une confrontation qui nous vient de l’intérieur »[1]. L’Apôtre Paul nous appelle à la vigilance: « Soyez sobres, veillez; votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rode autour de vous, cherchant qui dévorer. 9 Résistez-lui, fermes dans la foi » (1 P 5, 8-9).

 

4. Quête de connaissances et de la science qui libèrent 

 

A l’heure actuelle, de nombreux jeunes et enfants n’ont pas la possibilité d’étudier, faute de moyens. Noël, c’est une fête de partage. Selon moi,  un des plus grands dons qu’on peut faire à une personne humaine c’est lui donner la possibilité de se réaliser en tant que personne humaine créée à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gn. 1, 26-27). Tant de maux ravagent l’Afrique par ignorance  ou par mauvaise connaissance de ce qui doit être bien connu. Le cri d’Osée se fait entendre de plus belle aujourd’hui : «  Mon peuple meurt faute de connaissance » (Osée 4, 6). Voilà pourquoi j’en appelle aux  hommes et femmes de bonne volonté de faire des dons de Noël  en apportant une assistance matérielle et spirituelle aux enfants qui ne peuvent pas aller à l’école  suite à la pauvreté de leurs parents. Faisons-le par amour du Christ qui dit : « Chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 40).

 

Je souhaite aussi que les Provinciaux, Custodes et Présidents des Fondations favorisent davantage la formation des consacrés (religieux et religieuses) et même des laïcs dans différents domaines d’études supérieures, afin  de faire face au monde moderne qui  nous dépasse de plus en plus et qui a besoin d’être évangélisé. Par ailleurs, que  ceux qui bénéficient d’une telle formation supérieure pensent à «  restituer » (PDE) en retournant à la base pour partager humblement et charitablement leurs acquisitions avec les autres. L’inspiration liée à la transpiration, le savoir lié à la pratique sont là les pistes incontournables pour le progrès de nos Entités et de notre chère Afrique.

 

5. Missionnaires  inter gentes et ad gentes

 

Chaque Noël doit être une nouvelle Noël qui apporte une nouveauté dans nos vies. Je souhaite que cette Noël fasse de nous des vrais porteurs du Don de l’Évangile dans les milieux où nous exerçons notre mission évangélisatrice inter gentes et ad gentes. A ce sujet, je félicite et encourage tous ces nouveaux missionnaires africains  qui ont compris que l’heure est venue de répondre à l’appel de Paul VI : «  Africains soyez missionnaires de vous-mêmes» et l’appelle du Chapitre Général d’Assise 2009  pour « restituer le don de l’Évangile » (PDE n°10)  en se lançant ainsi dans la Missio ad gentes en Afrique et dans le Monde. Que la grâce de Noël multiplie encore en eux l’ardeur missionnaire, pour qu’ils soient forts dans les épreuves et toujours heureux de souffrir pour l’annonce de l’Évangile. 

 

6. Dialogue avec l’Islam en Afrique 

 

L’Afrique vit un moment particulier de la croissance de l’Islam,  c’est ainsi que nous avons eu une rencontre continentale à Djiri au Congo Brazza en juin 2012 où nous avons réfléchi sur  ce que doit être notre attitude en tant que franciscains dans le dialogue avec l’Islam. Et en février 2013 une autre rencontre du même type aura lieu à Nairobi au Kenya. Le souhait est que chaque frère   vive de sorte que ceux qui nous voient vivre puissent dire qu’il est impossible de s’imaginer que Dieu n’existe pas ou que notre foi chrétienne et catholique en particulier est erronée.  C’est ainsi que nous pourrons bâtir une Eglise d’Afrique où ceux qui nous verront  vivre ne se préoccuperont pas à se dire : « Voyez comme ils sont organisés », mais plutôt : « voyez comme ils s’aiment, c’est pourquoi ils sont organisés ».  

 

Conclusion

 

Pour faire face à toutes ces situations, chaque chrétien est appelé à prendre une position claire pour la défense de la foi, car  si « tu es tiède et que tu n'es ni froid ni chaud je vais te vomir de ma bouche »  dit le Seigneur (Ap, 3, 16). Que  chacun puisse prendre à  cœur l’invitation du Pape Benoit XVI (cfr Porta Fidei) pour promouvoir la foi par des réflexions, des prières et par une vie vécue en bon catholique, car la « foi sans les œuvres est une foi morte » (Jc 2, 17).

 

Bonne fête de Noël à tous

Bonne et heureuse année 2013

 

Fait à Kolwezi, le 22/12/2012

 

Fr. Marcel Tshikez, ofm

Secrétaire(Délégué) de la Conférence Franciscaine Africaine

pour les Missions et l’Evangélisation. 

 


[1] José Rodriguez Carballo,  Message de Noël  2012

 

 

 

24 November 2012

Les informations du Congo-Kinshasa



 Guerre à l'Est de la R D Congo et le Message des Eveques d'Afrique

Les rebelles du M23 ont pris mardi le contrôle de Goma, capitale régionale de la riche région minière du Nord-Kivu dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

 

Le M23 n'a guère rencontré de résistance de l'armée qui s'est regroupée à Saké, à une vingtaine de kilomètres au sud-est, selon plusieurs témoignages. Kigali, qui dément soutenir le M23, a appelé le gouvernement congolais à un "dialogue politique" direct avec les rebelles. Joseph Kabila s'est rendu mardi après-midi à Kampala, pour discuter de la crise avec le président ougandais Yoweri Museveni et les autres Etats de la région des Grands Lacs. La France a réclamé une révision du mandat des 17.000 Casques bleus déployés en RDC, qui n'ont pas été en mesure d'intervenir pour s'opposer à "quelques centaines d'hommes". "Déployer 17.000 hommes et fixer un mandat qui ne permet pas d'intervenir, c'est absurde", a insisté le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.  A Goma, l'ambiance s'est détendue : les habitants ont recommencé à apparaître dans les rues. Les nouveaux combats de ces derniers jours ont provoqué d'importants mouvements de population et notamment le déplacement de camps entiers de populations déplacées, désormais affamées, selon Médecins sans Frontières. "Il y a urgence car cela représente plus de 100.000 déplacés, sans aucun abri, sans accès à l'eau, sans aucune nourriture et une partie d'entre eux sont porteurs de choléra", a souligné le Dr Marcela Allheimen, une responsable de MSF à Paris. Les provinces des Nord et Sud-Kivu sont le théâtre de conflits quasiment ininterrompus depuis une vingtaine d'années en raison de leurs richesses en ressources minières et agricoles

 

Cfr http://www.lexpress.fr/actualites/

 

                                                            ***********************

Les Evêques d'Afrique appellent à l'arrêt de la guerre et au respect de l'intégrité territoriale de la RD Congo        

Jeudi, 22 Novembre 2012 13:27  

 

1. Nous, évêques présidents des Conférences Episcopales d’Afrique et évêques présidents des Caritas d’Afrique, en provenance de 34 pays du continent, participant à la Rencontre  sur l’Iientité et la mission de Caritas qui se tient du 20 au 22 novembre 2012 à Kinshasa, nous exprimons notre profonde inquiétude ainsi que notre proximité et notre solidarité à la Conférence épiscopale et à toute la population congolaise. Nous sommes indignés et choqués de constater que la guerre déclenchée dans l’Est de la République Démocratique du Congo il y a quelques mois est en train de s’étendre et de causer à nouveau un drame humain majeure. 

 

2. Des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, victimes des affres de cette guerre qui leur est imposée, sont désemparés et jetés une fois de plus sur la route dans un dénuement total à Goma et dans ses environs. Ils sont à la merci des intempéries, de la faim, du viol et de toute sorte d’exactions, y compris l’enrôlement d’enfants. Cela constitue une offense à leur dignité de personne humaine et d’enfants de Dieu.

 

3. Nous sommes convaincus que l’heure n’est plus à la guerre ni à la conquête, mais bien plutôt à la coopération entre les peuples et que l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo doit être protégée et respectée par tous. A cet effet, nous estimons que l’exploitation illégale des ressources naturelles qui est la principale cause de cette guerre doit cesser. Les ressources naturelles  doivent être exploitées et gérées d’une manière légale, dans la transparence et contribuer ainsi au développement de tous  et à la paix en RDC.

 

4. En communion avec les évêques du Congo qui se sont exprimés à maintes reprises sur ce drame, nous lançons un appel pressant aux Nations Unies, à l’Union Africaine, à l’Union Européenne, au Gouvernement de la RD Congo et aux Gouvernements des autres pays impliqués de quelque manière que ce soit dans cette guerre ainsi qu’aux entreprises multinationales du secteur extractif. Qu’ils s’attaquent une fois pour  toutes aux causes de cette violence récurrente, en privilégiant le dialogue dans la vérité et la transparence pour trouver,  de toute urgence, une solution juste et concertée, capable de mettre définitivement fin aux souffrances des populations civiles de l’Est de la RDC, et éviter de les plonger dans le désespoir et la violence. Les auteurs de tant de violences et de destructions ne doivent pas rester impunis.

 

5. Face à l’aggravation de ces souffrances dont  pâtissent injustement ces frères et sœurs, et fidèles à la mission de solidarité et de charité chrétienne, nous demandons au réseau Caritas, aux autres organisations caritatives   de nos Eglises respectives et aux autres agences humanitaires de redoubler d’efforts pour leur venir en aide.

 

6. Nous implorons le Dieu tout puissant, Seigneur de la paix, de convertir le cœur de ceux qui font la guerre, ceux qui l’inspirent, la programment et la planifient, et de faire croître en eux et dans le cœur des habitants de la Région des Grands Lacs la fraternité et le respect mutuel.

 

Puisse Marie, Notre Dame d’Afrique et Notre Dame de la Paix, intercéder pour nous.

 

Fait à Kinshasa, le 21 novembre 2012

 

La Déclaration de Kinshasa est signée par 52  archevêques et évêques présents aux assises de Caritas Africa.

 Cfr http://www.cenco.cd/

 

 

 

 

21 November 2012

Soeurs Franciscaine du Règnes de Jésus-Christ



I.  NAISSANCE D’UNE VOCATION ET PREMIERE MISSION DE LA CONGREGATION 

 

Élisabeth Docquier  fondatrice des Sœurs Franciscaines du Règne de Jésus-Christ disait  vécu un fait apparemment sans importance bouleversa tout. Un jour qu’elle sortait  de la messe à Chimay, une dame l’aborda et lui dit : «  Allez donc à Macon et établissez-y une école pour les petites filles » Une autre personne , sans rapport apparent avec la première, lui dit un peu plus tard, la même suggestion. Était-ce un signe du ciel ? »

 

« Iphigénie et ses compagnes avaient assez le sens de l’Église pour sentir qu’il leur manquait là quelque chose d’essentiel : le rattachement à l’une des grandes familles et traditions religieuses de l’Église : bénédictine, dominicaine ou franciscaine par exemple » Elle choisit donc la solution franciscaine . Elle manifesta ses sœurs appelées en ce moment là « Filles de la Croix » le désir de faire venir une sœur franciscaine pour les former à l’esprit de saint François… Iphigénie pensait aux Clarisses, puisque, même sans attendre l’avis officiel de l’évêché, elle se rendit à  Cambrai en France et obtint de l’abbesse des Clarisses d’avoir à Macon deux religieuses dès que Tournai le permettrait.  « En 1833, Monsieur Petit était devenu curé de Macon et fit la demande à Tournai. En voici le texte  qui n’est malheureusement pas daté :

 

«  A Messiers les Vicaires Généraux de Tournay, le siège étant vacant, Les soussignées Iphigénie Docquier, Victor Duby, Adèle Fontaine et Cécile Colinet, domiciliées à Macon très respectueusement que s’étant réunies dans l’intention de former une maison religieuse, ayant employé à diverses reprises, les prières, les jeunes et autres moyens ordinaires pour connaître la volonté de Dieu, elles persévèrent dans leur ancien désir de pratiquer la pauvreté de saint François d’Assise et à cette fin d’embrasser la règle de sainte Claire, reformée par sainte Colette…. …elles demandent de pouvoir ajouter au règlement ordinaire des Clarisses que deux sœurs puissent tenir une classe d’externes pauvres et autres , qu’elles puissent aussi continuer les conférences spirituelles qu’elles ont coutume de donner le dimanche aux jeunes personnes et aux dames vertueuses de la paroisse, aimant à entendre parler des choses de Dieu….

 

Avant de vous faire des demandes, Messieurs, les suppliantes ont cru bon de se rendre chez les Clarisses de Cambrai avec lesquelles elles étaient en rapport, pour demander si elles obtiendraient de la Supérieurs son règlement et une des filles pour les former à la vie religieuses, et mettre la maison sur un bon pied. Elles ont eu le bonheur de réussir au-delà de leurs espérances, vu que cette digne et charitable Mère leur a accordé sa propre Mère Vicaire et une autre sœur… Enfin, elles vous supplient de leur accorder comme dernière grâce de fixer le jour de leur prise d’habit au 4 octobre prochain, fête de saint François d’Assise.

 

Iphigénie accepte et demande de suivre la Règle de Sainte Claire en attendant toute décision définitive. Ce qui lui es permit le 22 septembre 1834, mais sans prendre l’habit des Clarisses.  Et à propos de l’obéissance Mère Elisabeth n’avait rien d’un caporal. Mais en certains cas, il suffisait qu’elle frappe dans ses mains pour ramener le silence et l’Ordre qui pouvaient être troublés par les menus événements de la vue quotidienne. «  il est étonnant qu’il faudra attendre le 21 septembre 1920 pour que le Ministre général des Franciscains agrège à Rome la Congrégation des Franciscaines de Macon au grand Ordre de saint François.

 »

« Six ans plus tard L’évêque de Tournai, approuvait la nouvelle dénomination de Franciscaines du règne de Jésus-Christ  ( 9 février 1926). Ce titre correspondait non seulement à ‘idéal des Sœurs, mais aussi au titre de Jésus Christ Roi que le pape Pie XI venait d’inspirer au culte et à la dévotion des chrétiens , et qui frappa si fort l’esprit des catholiques belges. »

 

II. MISSION INTER GENTES ET AD GENTES

 

Les  Constitutions des Sœurs FRJC disent à l’Art 75 : « … Des sœurs devrons être prêtes à êtres volontaires et libres pour tout quitter et aller annoncer l’Évangile jusqu’aux confins du monde et de l’incroyance malgré les risque à prendre ». ( Const Gen frjc)

 

Selon la spiritualité des Sœurs Frjc « Quand les Sœurs vont par le monde, qu’elles ne se disputent pas, qu’elles n’aient pas de querelles de mots et qu’elles ne jugent pas les autres, mais qu’elles soient aimables, pacifiques et modestes, douces et humbles, parlant à tous honnêtement, comme il convient » (Cfr Direction spirituelle  Art 28.  ( cfr aussi  Reg B 3, 10-11, Reg TOR 20,30 frjc)

 

« Les Sœurs, qui toutes ont reçu la grâce d’être apôtres, peuvent envisager leur apostolat de deux manière : Ou bien ne faire ni procès, ni dispute, être soumises à toute créature humaine à cause de Dieu et confesser simplement qu’elles sont chrétiennes, ou bien, si elles voient que c’est la volonté de Dieu, annoncer la Parole de Dieu » ( Cfr Direction spirituelle des frjc, art 28 )

 

Voici ce que disent les  statuts  des Sœurs FRJC du Congo : Art, 65  §2 « Nous partageons obligatoirement nos activités apostoliques avec notre fraternité. Le regard de nos yeux sur notre apostolat nous ouvre à  L’Esprit et nous donne courage et nous assure bon discernement. Toutes nos activités apostoliques, tous nos envois en mission nous sont donnés par nos Supérieurs régionales et locales. Avec elles, dans un dialogue franc et ouvert, nous en faisons l’évaluation et si nécessaire le réajustement. » (Stat. Reg. Frjc )

 

Art 71 : «  Nous vivons notre mission franciscaine de manière variée :en fraternité, par une vie de prière et de pénitence, par l’accomplissement fidèles des taches domestiques,dans tous les lieux où nous accomplissions humblement nos taches professionnelles et pastorales. » ( Const Gen frjc)

 

Tenir compte des autres :  «  Pour ce qui est de la nourriture, Mère Élisabeth , fille d’un hôtelier, avait fait vœu de ne manger ni viande, ni poisson, ni chocolat, et de ne boire ni vin, ni  bière, ni liqueur et pas même de café..  … elle ne pouvait imposer les mêmes rigueurs aux Sœurs, et c’est pourquoi, dès qu’il fut question de fonder une communauté, où le principe est de «  faire comme tout le monde », l’Evêque avait dispensé Mère Elisabeth de tous ses vœux privés. Mais elle s’arrangeait pour user le moins possible de la dispense… » 

 

Premier élan missionnaire pour les sœurs du franciscaine du Rjc 

 

« Cet élan missionnaire allait bientôt se concrétiser par l’envoi, en 1935 , des premières Sœurs u Congo Belge… Cet établissement de Sola ( Nord Katanga) était une réponse au grand appel missionnaire de Pie XI »

 

« Mais la vie va plus vite. La Mission d’Afrique prospérait tandis que les vocations   en Belgique, pour le sœurs de Manage comme pour tous les autres Institut. Ainsi le besoins se fit-il sentir de donner aux Sœurs africaines de plus en plus nombreuses dans trois diocèses du Zaïre et des pays voisins, le droit d’envoi des usages particuliers correspondant à leur mode de  vie locale et à leur culture africaine. Ce qui imposait de séparer en deux régions la Congrégation des Franciscaines du Règne de Jésus-Christ. Cette division, qui maintient intacte l’unité de la Congrégation, fut décidée au Chapitre Générale le 17 juillet 1986 et approuvés par Monseigneur jhean Huard , évêque de Tournai. En même temps et par la nature des choses, la chapitre de 1986 décidait que la Congrégation demeurée unique et indivisible passerait du régime de droit diocésain ( dépendance de l’Évêque de Tournai) au régime de droit pontificale ( dépendance directe de Rome) 

 

Dans les statuts  des Sœurs Frjc  Art 67 il est dit : «  Dans certaines circonstances, du jugement de nos Supérieures régionales et locales, certaines d’entre nous pourront vivre l’itinérance » (Stat. Reg. frjc)

 

Il est important que la Supérieure régionale garde un contact régulier avec les Sœurs  en dehors des limites de Région ( province) . Ainsi, favoriser la collaboration entre le milieu où travaille la Sœur en mission et sa région

 

Les constitutions générale à l’ Art 67 disent : En réponse à des besoins particuliers d’évangélisation, à des appels exprimés et motivés par des sœurs, présentés par la Supérieures régionale, la Supérieure générale en accord avec le Conseil général, peut autoriser de nouvelles formes de présence évangéliques parmi les pauvres, qui s’inscrit dans la finalité originelle de l’Institut »  ( Const Gen frjc)

 

Déjà en famille Mère Élisabeth « Elle catéchisait les enfants du village et pour les préparer à la communion, elle utilisait des images de grand format, sur la passion de Jésus, sur le ciel, l’enfer, les vices et les vertus , héritières des méthodes d’autrefois et orientées déjà vers les grands thèmes de la prédication franciscaine : le Christ et son imitation. Comme alors la scolarité n’était ni obligatoire , ni même organisée, il n’était pas question que les enfants aient des livres de catéchisme et les commentaires des tableau de mademoiselle Doquier constituaient une pédagogie solide. Tout venait de sa foi et sa foi venait toute de sa famille » p 8.  ( frjc) 

 

 Pauvreté et charité

 

Dans la Communauté des Sœurs Franciscaines du Règne de Jésus «  On vivait d’une grande pauvreté, qui ne venait pas seulement de difficultés passagères. Mais dans le véritable esprit franciscain, on ne faisait pas de réserves et on vivait quasi au jour le jour. C’est ainsi qu’une fois, la Sœur cuisinière se vit tout à coup à court de légumes. A l’improviste, il nous arriva une pleine charretée envoyée par un bienfaiteur inconnu, et comme il manquait dans la caisse 2 F.80 pour payer le port, une personne qui passait par là, les donna. La pauvreté n’empêchait pas la charité. Un jour, Mère Elisabeth fit donner à une maman de sept enfants le pain du repas de la communauté. La pauvreté ‘était pas plus tôt repartie qu’Adèle Docquier, une des filles restées à Chimay, arrivait en carriole avec du pain pour les Sœurs…

 

Détail curieux, Mère Élisabeth n’aimait pas les chaussures bien cirées. Qu’elles fussent propres, cela suffisait bien pour respecter le seigneur à la Chapelle. ». Pour se connaître mutuellement, pour s’enrichir à partir de nos expériences franciscaines nous sommes appelés à  : Créer des moments de rencontre fraternel : à certaines circonstances,  que les Sœurs  habitant des Fraternités non éloignées créent l’habitude de se réunir pour partager les moments de joie comme de peine. 

 

La pastorale des malades

 

Selon les  statuts Art 60  des Sfrj: «  Nous annonçons le Christ historique et glorifié, nous adorons le Christ eucharistique, nous accueillions le Christ mystique qui vient à notre rencontre dans « le plus petit des frères » qu’il  soit enfant, jeune, adulte ou âgé, qu’il soit bien portant, malade, blessé, rejeté, écarté ou exclu. Nous sommes tout particulièrement attentives aux blessés de la vie » (Stat. Reg. Frjc)

 

Une sœur vient entrer du nom de Marie-Françoise : «  Elle fut suivie de Persévérante Bourgeois. L’avis de la communauté fut unanime pour ne pas l’accueillir parce qu’elle était de santé trop faible. «  Préparez une cercueil, dit une sœur, car il faudra l’ensevelir bientôt ! » « Eh bien, ma Sœur, on préparera », répartit Mère Élisabeth. Persévérance fit profession à 24 ans le 4 septembre 1838 et mourut en 1856 : le linceul avait attendu 18 ans ! C’est d’ailleurs cette Sœur qui soigna Mère Élisabeth quand elle devint paralysée et impotente.

 

St François dit : « Heureux celui qui aimerait autant un frère malade et incapable de lui rendre service, qu'un frère bien portant qui peut lui être utile.  Heureux celui qui aimerait et respecterait autant son frère quand il est loin de lui que lorsqu'il est avec lui, et qui ne dirait pas derrière son frère ce qu'en toute charité il ne pourrait pas dire devant lui ».  (Adm. 25)

La Pastorale de l’Education

 

 Mère Elisabeth Doquier « avait voulu que toute la Congrégation fut une congrégation occupée à la pratique  de la charité sociale, dans un pays relativement pauvre, notamment dans l’enseignement, l’éducation  des enfants et le soin des malades à domicile ». 

 

La pastorale auprès des  femmes et des jeunes filles.

 

Art 27 : «  Mère Élisabeth Docquier, notre fondatrice remplie de zèle pour annoncer l’Évangile de la paix s’appliquait en toute humilité et en toute joie à témoigner de l’amour de Dieu en actes et en paroles, autour d’elle tout particulièrement auprès de ses sœurs, des enfants et des jeunes de Macon. (cfr Direction spirituelle frjc) 

 

III. VIE INTERIEURE :  PRIMAUTE DE LA VIE INTERIEURE SUR A VIE ACTIVE.

 

 «  Depuis des mois, mère Élisabeth était paralysée des jambes et on devait la transporte r dans un fauteuil roulant. Elle vivait à l’infirmerie mais se faisait porter à la chapelle où elle passait de longues heures en adoration ».

 

IV. COLLABORATION AVEC LES LAICS

 

Art 68 : Là où nous collaborons étroitement à l’évangélisation avec des laïcs, nous aurons à cœur de les éveiller à la spiritualité franciscaine car c’est à la manière de saint François que nous annonçons le Royaume. Si des laïcs désirent partager notre spiritualité, nous les aiderons avec une attention spéciale pour qu’ils soient imprégnés de l’esprit authentique de notre famille » ( Const Gen frjc)

 

 

Frère Marcel Tshikez, ofm