24 December 2011

Message du Fr. Marcel Tshikez, à tous les Frères ofm de la Conférence Franciscaine Africaine

ORDO FRATRUM MINORUM                                                 Kolwezi, le 24 déc. 2011
Conférence  Franciscaine Africaine





MECA  n. 1/2011



Message du Fr. Marcel Tshikez, à tous les Frères ofm de la Conférence Franciscaine Africaine


Chers Frères, 

Pace e bene!


En cette fin d’année 2011 et à l’occasion de la fête de la Nativité, je vous souhaite une joyeuse fête et un heureux nouvel An 2012. Que l’Enfant Jésus naisse dans nos cœurs et nous ouvre à l’amour du Père. Je souhaite que cette année 2012 soit une année de nouveauté au niveau de notre Conférence franciscaine africaine dans le secteur des Missions et l’Évangélisation.

 

Je salue avec joie tous les Missionnaires de notre Ordre qui ont laissé leurs Entités respectives pour aller annoncer le Christ Jésus ailleurs à la manière de St François d’Assise.  Je leur souhaite une bonne continuité et une bonne persévérance dans les multiples difficultés qu’ils rencontrent au service de l’annonce de l’Évangile. Je salue et encourage d’une manière particulière les Frères africains qui n’ont pas résisté à l’appel du Christ pour aller en mission ad gentes. L’heure est venue où l’Afrique est appelée à « restituer le don de l’Évangile »[1] par l’annonce de la Bonne Nouvelle en Afrique et dans le monde entier ; l’heure est venue où doit se réaliser et se réalise de plus en plus l’appel prophétique de Paul VI qui, s’adressant aux africains en 1969  en Ouganda dira: «  Vous êtes vos propres missionnaires ».   

 

Puisque nous sommes tous appelés à être «  porteurs du don de l’Évangile » [2], je salue aussi tous les frères qui œuvrent dans d’autres endroits de  la vigne du Seigneur (missio inter gentes): dans la pastorale paroissiale, pastorale de l’éducation, pastorale des malades, des immigrés, des enfants abandonnés, des vieillards, des sinistrés des catastrophes naturelles, des victimes des guerres, des viols  etc. Que ces frères qui se montrent ainsi compatissants envers les pauvres  rencontrent la prière de St François au Père : «  Que nous  aimions nos proches comme nous-mêmes en attirant tous les hommes à ton amour selon nos forces, en nous réjouissant du bien des autres comme du nôtre et en compatissant à leurs maux »[3]

 

Je salue et souhaite la paix aux frères qui vivent des moments difficiles dus aux enjeux politiques de l’heure, de manière particulière nos frères d’Égypte. Je leur prie de croire que nous sommes avec eux, nous parlons d’eux dans nos Fraternités, et souffrons ensemble avec eux en entendant ce qu’ils endurent comme peine ensemble avec les autres chrétiens coptes. Qu’ils se sentent soutenus et proches de nous et qu’ils continuent à témoigner du Christ, malgré les multiples peines et obstacles qu’ils rencontrent en ayant toujours à cœur les paroles de Notre Seigneur «Heureux serez-vous, lorsqu'on vous insultera, qu'on vous persécutera, et qu'on dira faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi.  Réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, parce que votre récompense est grande dans les cieux; car c'est ainsi qu'ils ont persécuté les prophètes qui ont été avant vous » ( Mt 5, 11). Je pense aussi de la même manière à tous nos frères vivant  en Côte d’Ivoire,  au Madagascar, au Soudan, en Lybie,  en RD Congo etc.  ayant traversé des moments difficiles ou continuant encore à les traverser. Qu’ils se sentent portés  par toute la Fraternité africaine. 

 

Chers Frères, 

 

Nous sommes sans ignorer qu’une tempête nouvelle souffle sur notre continent, cette tempête bouleverse les politiques des nos pays et  fait bouger toute l’Afrique. On parle du « Printemps arabe », mais  c’est le même vent qui souffle comme il veut  sur toute l’Afrique en prenant diverses formes selon les pays.  Il nous faut lire « les signes du temps » et les temps des signes nouveaux pour être des éclaireurs du peuple afin qu’au milieu de ce Kaïros, nous puissions conserver notre identité franciscaine. Jésus n’a-t-il pas dit aux foules: " Quand vous voyez un nuage s'élever au couchant, vous dites aussitôt: " La pluie vient, " et cela arrive ainsi.  Et quand vous voyez souffler le vent du midi, vous dites: " Il fera chaud, " et cela arrive. Hypocrites, vous savez reconnaître l'aspect de la terre et du ciel; comment ne reconnaissez-vous pas ce temps-ci? ( Lc 12, 54-56). L’Afrique est sous les douleurs de l’enfantement d’un ordre nouveau à tous les niveaux : spirituel, économique, politique et social. Il nous faut ouvrir l’œil et orienter le peuple de Dieu  sur le bon chemin en faisant rayonner l’Évangile du Christ dans nos vies en tant que « porteurs du don de l’Évangile »[4]

 

«A chaque époque de l’histoire, particulièrement dans les moments de profonds changements et transformations, L’Église est appelée à s’interroger au sujet de sa mission et des modalités de cette mission »[5]. Dans sa lettre adressée aux Ministres provinciaux et custodes d’Afrique,  Fr. José Rogriguez Carballo dit clairement  que  «  les temps que nous vivons exigent de nous un travail constant et une concentration sur l’essentiel » . Dans ce contexte, les provinciaux et custodes  d’Afrique,  à cette réunion de Pretoria ont estimé qu’il est important de réfléchir sur notre identité franciscaine en Afrique. Le rendez-vous pour cette réflexion a été pris pour l’année 2012 dans la Province de la Sainte Famille en Egypte.  Espérons que la paix y revienne ! 

 

Par ailleurs, du 01 au 04 juin 2011, les différents Secrétaires chargés des Missions et Évangélisation qui se sont réunis à Lomé au Togo au sein de la Conférence africaine, ont beaucoup réfléchi sur l’unité dans l’action au niveau de la Conférence africaine. Du 07 au 16 février 2012, l’Ordre, dans son secteur du Conseil International pour les Missions et Évangélisation ( CIME), va se réunir au Maroc ; une autre opportunité pour que nous puissions tracer des chemins nouveaux pour les missions et l’Évangélisation ; et du 23 au 30  juin 2012, les différents secrétariats  des Missions et Évangélisation de notre Conférence vont se réunir au Congo Brazza  ensemble avec les membres du Secrétariat Général des ME ( Rome),  pour réfléchir sur les réalités de notre mission et évangélisation en Afrique. Toutes ces rencontres, sont des signes d’un souffle frais d’espérance pour un avenir meilleur quelles que soient les tempêtes  de l’heure.  Je souhaite que les réflexions qui sortiront de ces rencontres puissent nous aider à orienter notre mode d’être en tant que frères mineurs d’Afrique vivant un kaïros nouveau en ce début du XXIème siècle. 

 

Chers Frères,  

 

Cette tempête qui souffle sur l’Afrique affecte non seulement les systèmes politiques mais aussi la foi des enfants de Dieu qui sont dans la barque qu’est l’Église. Les guerres  qui éclatent par ci par là, enferment les peuples dans une spirale des  violences et des haines interminables, car la violence appelle toujours la violence. Rappelons avec le Ministre Général que  «  Si la guerre divise et crée l’affrontement, François découvre la mission comme chemin de rencontre, et le missionnaire comme instrument de paix »[6]. Au milieu de cette tempête, il nous faut ramer, sans lâcher prise, il nous faut croire que le Christ est bien présent dans cette barque comme il l’a été dans la barque avec ses disciples  (Mc 4, 35-41) et surtout être solidaires les uns les autres.  Pour réussir cette traversée, pour «  passer de l’autre coté de la rive »   (Mt 4, 35), nous avons besoin de l’unité dans la foi et la confiance en Jésus, nous avons besoin de la cohésion dans nos actions, nous avons besoin de nous parler, de communiquer entre nous partageant ainsi nos joies et nos peines.

 

C’est ainsi que je souhaite, chers frères, qu’au cours de cette nouvelle année 2012, nous puissions mettre en œuvre toutes les propositions adaptées à Lomé 2011,  en particulier notre détermination de cheminer main dans la main. Nous nous sommes promis de nous partager les nouvelles de nos Entités, mais hélas la mise en pratique est restée nulle.

 

Je vous prie frères de faire en sorte que chaque Entité ait  ce souci de partager les expériences vécues, les sessions de formations, les séminaires tenues, les événements importants avec toute la Conférence. Nous avons notre blog (www.ofmafrique.blogspot.com) qui n’est pas fourni. Par manque d’articles, nous n’arrivons pas à lancer un nouveau numéro du Bulletin d’informations souhaité par les Ministres Provinciaux  et custodes au niveau de notre Conférence ; pourtant « Dans presque toutes les Entités, on utilise l’Internet pour une communication rapide et économique »[7] mais hélas on reste enfermés sur soi dans sa propre Entité. «  Se communiquer, c’est avant tout donner, se donner, faire participer d’autres personnes à quelque chose qui m’est propre et, en même temps, se disposer à recevoir quelque chose de l’autre. La vraie communication n’est jamais un mouvement unidirectionnel, mais il est circulaire, mutuel et interactif. C’est pourquoi l’identité est modelée par la communication, et tout comportement est communication »[8]

 

L’heure actuelle n’est plus l’heure de nous isoler. « pour affronter l’avenir,  il faudra renforcer et appuyer  la culture de la collaboration, en créant de nouveaux espaces pour une collaboration fraternelle dans les Conférences, entre diverses Entités et au sein de la Fraternité universelle »[9].  Dans le même sens,  dans sa lettre adressée  à la Conférence des Ministres et Custodes d’Afrique,   le Ministre Général dit aux Africains que « le présent et l’avenir, bien plus encore, nous demande de travailler ensemble, de cheminer ensemble, de réfléchir ensemble, de prendre des décisions ensemble. C’est la finalité du travail des Conférences, en tant que structures intermédiaires entre les provinces, les Custodies et la Curies générale »[10]

 

Chers frères, 

 

C’est en travaillant ensemble que nous pouvons donner un nouveau visage à notre Église d’Afrique et au franciscanisme en Afrique. Je souhaite qu’il y ait une cohésion entre les frères qui travaillent dans la Formation et les Études et ceux qui travaillent dans la Mission et Évangélisation, la pastorale de l’Éducation, Justice Paix et Intégrité de la Création, et les Frères et sœurs du tiers Ordre.

 

Que tous soient un, tel est le souhait et la prière du Christ à son Père (Jn 17, 21). Que la collaboration au niveau de la Famille franciscaine ne soit pas seulement théorique, mais concrète. Que ceux qui ont des responsabilités sur les groupes franciscains (Provinciaux et Provinciales, Animateurs de l’Ofs, Secrétaires des Missions et Évangélisation, Animateurs des missions, Secrétaires des formations, Animateurs des commissions de Justice, Paix et Intégrité de la Création, Dialogue œcuménique etc.) définissent de façon concrète des modalités de collaboration : passons de la vie en commun à la vie en communion, travaillons main dans la main. 

 

L’avenir s’annonce pour l’Afrique avec des grandes promesses mais aussi avec des grands défis sur tous les plans. Que les défis qui se posent dans les secteurs où nous travaillons directement puissent être affrontés  et levés et l’Afrique petit à petit changera de visage. Cela dépend de chacun de nous en tant qu’individu et en tant que Communauté. 

 

Bonne fête de Noël !

Bonne et heureuse année 2012

 

Fait à Kolwezi ( RD Congo)

Le 24 déc. 2011

 

Fr. Marcel Tshikez, ofm

tshikezmarcel@yahoo.fr

Secrétaire de la Conférence Franciscaine africaine 

pour les Missions et l’Evangélisation

 

 


[1] Cfr. Porteurs du don de l’Évangile (document final du Chap. Gen. 2009). 

[2] Cfr. Porteurs  du don de l’Évangile (document final du Chap. Gen. 2009). 

[3] St François d’Assise, Notre Père paraphrasé.

[4] Cfr. Porteur du don de l’Évangile (document final du Chap. Gen. 2009).

[5] Rapport du Ministre Général (RMG)  au Chapitre d’Assise 2009.  n° 178.

[6] RMG n° 179.

[7] RMG n° 122.  

[8] RMG n° 123.

[9] RMG n° 127. 

[10] Fr. José Rogriguez Carballo, lettre adressée  à la Conférence des Ministres et Custodes d’Afrique, réunis à Pretoria du 01 au 04 mars 2011.

 

15 December 2011

Récollection des jeunes amis de saint François d'Assise ( JAF) de Kolwezi Province St Benoit l’Africain ( RD Congo)



Les  jeunes amis de saint François d'Assise de Kolwezi


Ce dimanche 04/12/2011, les jeunes amis de saint François d'Assise  de Kolwezi ( RD Congo), se sont réunis au scolasticat Bienheureux Jean XXIII, pour une récollection qui ouvre leurs activités annuelles 2011 - 2012. Tout à  commencé  par la messe, dite par le gardien, le Frère Crispin BEYA NGELEKA, ofm.

 

Après la messe les activités des J.A.F ont débuté à 10h00' dans la grande salle par une d'ouverture faite par Frère Pierre MUZEMVU,  encadreur de ce groupe des J.A.F de Kolwezi. La récollection avait pour thème " PERE QUE TOUS SOIENT UN" (Jean 17, 21-26) et l’orateur, Frère Pierre MUZEMVU, ofm accompagné du Frère Théophile LEMBO, ofm le vice-encadreur. Dans son enseignement le Frère Pierre MUZEMVU a affirmé que la fraternité des J.A.F doit être unie au Christ et à son fondateur Saint François d'Assise. Et il a insisté sur l'unité des J.A.F, dans leurs familles respectives, dans leurs paroisses et partout où ils se retrouvent.

 

Pour terminer il à montré que les J.A.F doivent être unis à l'exemple de la Sainte Trinité et de Saint François d'Assise.

 

Après, cet enseignement toute l'assemblée s'est dirigée à la chapelle pour  la prière du milieu du jour avec tous les frères mineurs du scolasticat Bienheureux Jean XXIII.

 

Enfin, il y a eut un repas pour tous les J.AF et la récollection a pris fin à 15h15' heure locale, par une prière de la paix faite par tous. 

 

LE COMITE DES J.A.F

   

1. Encadreur :   Fr. Pierre MUZEMVU, ofm 

   Vice Encadreur :   Fr.  Théophile LEMBO , ofm

2. Président : Degrace  MBUYA

    Vice-président  Sarcelle  KULIANGA

3. Secrétaire : ARMELLE

   Vice- secrétaire :   Pater KASONGO

4. Trésorier : Reagen  KABAMBA

5. Informateur:  Dede  KABAMBA                        

 

 














07 December 2011

Ofm Afrique Congrès continental de Arusha (Formation et études)


OFM Afrique  Du 20 au 27 novembre 2011 a eu lieu à Arusha  en Tanzanie, le Congrès continental de Formation franciscaine. Ce congrès avait pour objectif : réfléchir ensemble comme Frères Mineurs pour être  “Porteur du don de l’Évangile ” en Afrique . D’une manière concrète, il était question  de vérifier l’application  de la  Formationis Franciscanae et la Ratio Studiorum dans la formation franciscaine dans la vie quotidienne de nos Entités en Afrique, d’affronter certains thèmes  comme : la formation franciscaine dans les conseils évangéliques, l’accompagnement des frères appelés aux ministères et la formation franciscaine dans la vie sacramentelle toujours en conformité avec les mandats du Chapitre général de l’OFM 2009.

 

Ce Congrès a été convoqué par le Ministre général  en réponse aux mandats du dernier Chapitre général de l’Ordre (2009). Il  a été organisé par le Secrétariat Général pour la Formation et les Études de l’OFM et la Conférence franciscaine africaine. Y on pris part 26 frères responsables de formation franciscaine dont Fr. Adélard-Marie NTUMBA, Fr. Benoît BAHATI et Fr. Georges MISANGE pour notre Province. De  Rome, ont participé à cette rencontre Fr. Vidal Rodriguez Lopez, OFM, Secrétaire général pour la Formation et les Études dans l’Ordre , Fr. Sergiusz Bałdyga ofm. Trouvez les images et les détails dans le site de l’Ordre www.ofm.org

« Les Missions franciscaines hier et aujourd’hui ».

Frère Damien Isabell, ofm

Novembre 18, 2011 restera un jalon inoubliable pour le franciscanisme francophone en particulier et pour la famille franciscaine en général.  Ce jour-là a été inauguré « L’Ecole Franciscaine de Paris »  Elle « a pour but de susciter, orienter, promouvoir les études, les recherches et enseignements dans les divers domaines de la culture pour faire connaître la pensée franciscaine, ses sources, ses expressions et son influence à travers l’ « histoire jusqu’à aujourd’hui.  Elle offre un cursus de formation préparant à un certificat d’Études Franciscaines (niveau Master 2). »


Les responsables ont organisé pour l’occasion un colloque de deux jours sur le sujet « Les Missions franciscaines hier et aujourd’hui ».  Un frère de notre Scolasticat, Damien Isabell,  a été invité à donner une conférence sur « Un regard sur l’évolution de la mission durant les 50 dernières années » un conférence qui sera publiée dans les actes du colloque, mais que nous voulons résumer ici :

Un regard sur l’évolution de la mission franciscaine durant les 50 dernières années »

Dans la première partie de la conférence, le conférencier étudiera la situation de « mission » avant, pendant et après le Concile Vatican II.  Puis il fera un survol des activités missionnaires de la famille franciscaine, et il conclura avec une réflexion sur le statut de la « mission » franciscaine aujourd’hui.

1. Un monde en tension

A. La tension avant le Concile Vatican II :  Le Concile Vatican II a été convoqué peu après que des pays africains ont gagné leur indépendance des colons.  En fait les années ’60 furent, même en Europe et Amérique, chargés de bouleversements.  Ici et là les missionnaires n’étaient plus les bienvenus et l’autorité même de l’Eglise était mise en question.  Même le mot « mission » a été revu et on  a découvert que la signification récente, c'est-à-dire depuis le 16e siècle, était trop limité dans le monde moderne.

L’Église en tension :  Au début du 20e siècle, les papes ont déjà tâtonné de décrire une nouvelle approche à la mission.  En France, Godin et Daniel ont lancé une bombe littéraire en 1943 dans leur livre France, pays de mission ? En plus l’Eglise avait plusieurs théologies de la « mission », sotériologique (salut des âme), ecclésiocentrique (plantation de l’Eglise), sacramentaliste et eschatologique (Congar).  De côté protestant, Karl Barth a réinterprété le mot « mission » tel qu’il avait été compris jusqu’à là en affirmant que la mission  de Dieu trinitaire et pas des hommes.  Nous croyants participons dans la mission de Dieu, et les catholique à ajouter la mission de l’Eglise est liée à la mission de Dieu.

B. Tensions pendant le Concile Vatican II.  Les évêques du Concile sentaient le besoin d’une définition plus large de la mission car ils avaient compris qu’on ne peut plus la comprendre dans un sens territorial.  Si la France est un pays de mission, quels sont les autres pays ?  Pendant le Concile les évêques, en collaboration avec des observateurs et des periti , ont produit des documents qui obligeaient un changement.  L’origine de la mission est dans la Trinité (Ad gentes), toute l’Église est missionnaire (Lumen gentium), le dialogue est une nouvelle manière de faire la mission (Nostra aetate), l’action salvifique de Dieu rejoint toutes les personne d’une façon inconnue par nous (Gaudium et spes), plus de prosélytisme et maintenant le plus grand respect de la conscience de tous (Dignitatis humane), renverser la division des Églises qui scandaleuse dans le monde (Unitatis redintegratio), effectuer une « rénovation adaptée » de la vie religieuse. Toute cette activité aura son impact sur l’identité franciscaine.  Heureusement, même avant le concile il y avait un réveil des études des sources franciscaines alors les frères n’ont pas affronté les défis du concile avec les mains vides.

C.     Tensions après le Concile

L’identité franciscaine actuelle est fortement marquée par les documents Evangelii nuntiandi  et Redemptoris missio.  Nous parlons de « tension » car depuis le Concile, l’Ordre souffre d’une crise d’identité.  Cependant on peut, avec certaines auteurs, poser la question « faut-il finir avec l’identité ? » car « gagner en extension pour un concept  [comme « mission » «identité » ], c’est toujours perdre en compréhension » (Catherine Halpern).  Il y avait aussi l’inconvenient d’étendre tellement la notion de « mission » de la sorte que tout est mission, et puis rien n’est mission (Amaladoss).

Depuis 1965 jusqu’à 2009, l’Ordre des Frères Mineurs « patauge » sur la question de « mission » qu’il identifie avec sa propre vie.  Les savants franciscains et les chapitres on produit innumérables documents qui formulent clairement les priorités franciscaines (évangile, vie de foi, fraternité, pauvreté et minorité), pourtant Matura observe qu’ « à la découverte théologique de notre identité n’a pas  correspondu le déclic…une réforme…le groupe n’a cessé de diminuer, pour les moins dans le monde occidental…le vieillissement…la raréfaction des entrées, les sortes trop nombreux, la fermeture des maisons , la disparition des province, entraînent la perte de visibilité et l’affaiblissement ».  Cet état d’affaires aura son impact sur la « mission ».

Pour leur part les ministres ont continué a travailler sur a)  la définition de la vie missionnaire franciscaine, et b) les structures renouvelées pour pourront incarner cette vision.  Depuis le généralat de Giacomo Bibi se plaignait de la trop forte décentralisation de l’Ordre qui empêche au ministre général d’animer les frères et de « coordonner des initiatives et projets qui dépassent la province ».  On sent dans les documents de l’ordre des descriptions des attitudes qui empêchent la mission : individualisme, provincialisme, racisme, colonialisme, manque d’imagination et mondanité, pour en citer quelques-unes.

L’urgence de la mission a été ressenti non seulement à cause de la chute des vocations en Europe et Amérique, mais aussi parce que « la tierce Eglise est là », selon le titre du livre du capucin Walbert Bühlmann.  Le nord a la puissance économique, le sud a la puissance humaine et spirituelle.  Certains frères dans l’Ordre ont été troublés aussi par la publication de « L’instruction sur certains aspects de la théologie de libération » et le départ de Leonardo Boff.

II. Réussites franciscaines

Malgré les tensions théoriques et sociologiques, les trois ministres généraux de l’Ordre des Frères Mineurs ont beaucoup travaillé efficacement.

A. Ordre des Frères Mineurs.  Une grande réussite fut le « Projet Afrique »  proclamé en 1982 qui offrait aux frères une nouvelle manière de faire la mission : ensemble comme frères, vie pauvres et fraternelle comme témoignage, offre notre charisme à l’Église locale, en fraternités interculturelles et inter provinciales , demeurer dans les autres pays comme « visiteurs » et pas comme patrons, se laisser évangéliser avant d’évangéliser, former les Africains pour être les missionnaires de leurs propres pays, contribuer à l’Ordre en Europe et Amérique.

 

Ensuite, l’Ordre a lancé un grand nombre de « projets », tous inspirés par les principes du « Projet Afrique » : Projet Thailand, Projet Myanmar, Projet Maroc, Projet Russie-Kazakstan et Sibérie, Prjet Chine, Projet Ukraine, Projet Istanbul, Projet Bruxelles, Projet Congo Brazza, Projet Amazon.  Vu le nombre d’initiatives, on comprend les soucis du ministre général qui cherchent des frères pour continuer les projets.  La Chine est toujours un pays à part, et l’Ordre y a déjà une présence humble mais dynamique.  Outre une léprosarie, les frères chinois Avait 30 frères profès solennels dont 25 prêtres, 4 novices et 12 postulants .

B. Ordre des Frères Mineurs Conventuels.  Exclus de la « mission » des pays espagnols et portugais, les Conventuels ont pris d’autres options en Europe oriental et Turquie.  Le 20e siècle était pour eux une période d’expansion courageuses :

1920-1930 :  Asie, Afrique (Chine, Zambie)

1940-1960 : Amérique Latine : Brésil, Costa Rica, Honduras…

1970-2000 : Amérique Latine : Colombie, Mexique, Venezuela…

En plus, ils ont implanté l’Ordre en Narbonne et revivifié l’Ordre dans les pays qui avaient été sujets au Communisme.  Et au niveau intellectuelle, ils ont organisés deux congrès solides sur des sujets brûlants : 1)  en Cochin, Inde sur « La formation des frères franciscains conventuels pour la mission et pour l’interculturalité au début du troisième millénaire » et 2) à Nairobi, sur le th !me « Intercultural Order ?  Forming for Sharing and Solidarity ».

B. Ordre des Frères Mineurs Capucins.  Pendant la période des ministres généraux du 20e siècle, les capucins ont pu identifier des valeurs essentielles de leur vie et entreprendre des activités missionnaires significatives.  Le secrétaire des missions, Helmut Rakowski, a fait une important contribution à la réflexion missionnaire dans son article « A Mission for Money.  An Interpretation of the Prohibition of Money y St Francis of Assisi seen against the Economic-social Background of His Time ».  Il a pose des questions: “Comment financer notre présence croissant en dehors d’Europe du nor et Amérique du Nord?”  « Quelles sorte de présence cherchent nos sœurs et frères dans ces endroits et pourrions nous les financer dans le futur ? » « Comment créer des nouvelle structures de solidarité qui n’apportent pas de dépendance et en même temps n’exigeront un excessif niveau de centralisation financière au sein de l’Ordre ? ».  Ils concrétisent leur engagement dans le service itinérant de deux frères qui aident les frères locaux à organiser leurs finances et pour promouvoir une économie fraternelle.

L’actuel Ministre Générl, Mauro Jöhri a écrit une lettre circulaire célébrant l’expansion de l’Ordre en Asie, Afrique et Amérique Latine.  Il posait la question de l’implantation responsable de l’Ordre, de la solidarité entre les frères du monde entier, et « notre présence dans les territoires où l’action apostolique est illégal et confrontée à de nouveaux défis… »

4. Quelques Activités interobédientelles : OFM, OFM Conv, OFM Cap, (TOR)

a)  Franciscans International.

b)  St Bonaventure College, Lusaka, Zambia

c)  Notre Dame des Nations, Bruxelles, pour la formation missionnaire.

d)  La Portiuncola Center, Nairobi.

e)  L’Ecole Franciscaine, Paris

 III.  Remarques de conclusion

Il est indispensable de mentionner l’importance de notre activité missionnaire ensemble avec nos sœurs du Tiers Ordre Régulier et des Clarisses, pour ne pas oublier les franciscains séculiers dans certains pays. Des laïcs sont formés à la mission dans la « Franciscan Mission Service » in Washington, DC.

Michel Amaladoss a bien décrit le fait que la mission n’est plus limitée aux pays pauvres et elle ne s’exprime pas seulement dans l’annonce de la parole ou la plantation de l’Église. L’inculturation, le dialogue interreligieux, la libérations « sont aussi intégrales à la mission ».  Dans cette lumière nous pouvons dire que les Franciscains pendant les 50 dernières années ont été très actifs dans la mission de Dieu.  Peut-être ils n’avaient pas compris explicitement leur mission comme celle d’une « communauté eschatologique, réunie autour du trône de Dieu  pour le louer ». Mais le missionnaire-théologien Lesslie Newbigin a aussi défini « la mission est la doxologie mise en acte.  Voici son secret le plus profond. Son but est la glorification de Dieu ».  Peut-être cette vision n’est pas encore acceptée ni assimilée mais c’est elle qui rend la mission « franciscaine » car Dieu est glorifié lorsque toutes les personnes de l’univers puissent aimer avec Lui (condiligentes).